Le maire écologiste Emmanuel Denis a annoncé à la surprise générale sa démission de la présidence du syndicat mixte de l’aéroport de Tours ce jeudi 17 décembre lors d’un conseil métropolitain. Il explique dans cet article sa décision.
Il en avait pris la présidence cet été juste après sa nomination à la mairie de Tours en juin 2020. Emmanuel Denis a décidé ce jeudi 17 décembre de quitter le poste de président du syndicat mixte de l’aéroport de Tours (SMADAIT), qu’il occupait en tant que vice-président de Tours Métropole. Une annonce qui a eu l’effet d’une bombe lors d’un conseil métropolitain agité.
- Quels étaient vos projets pour revitaliser l’aéroport de Tours ?
Emmanuel Denis : C’est un dossier très complexe. Le modèle économique de l’aéroport est mauvais, d’autant plus avec la crise sanitaire et économique que nous subissons aujourd’hui. Le secteur de l’aéronautique est complètement atone [plus que 2 vols par semaine en partance de Tours pour Porto].
Par ailleurs, les travaux de certification et de rénovation de la plateforme aéroportuaire rendue civile par l’armée seront extrêmement coûteux [9 millions d’euros au moins] et nous nous devons de faire des concessions.
L’ambition affichée depuis près de 2 ans est de cesser la collaboration avec Ryanair à partir de 2022 et de privilégier les lignes d’intérêts économiques pour la ville. En réduisant les subventions adressées à cette compagnie pour certaines lignes aériennes [Emmanuel Denis juge les lignes Tours – Marrakech et Tours – Marseille trop coûteuses pour les collectivités], l’objectif était de faire des économies de près de 2 millions d’euros. Une somme qui nous aurait permis d’obtenir une prolongation de contrat de la part de la délégation de service public, sans coûts supplémentaires pour les collectivités locales.
En parallèle, l’idée était aussi de privilégier les vols entrants pour ne pas concurrencer le TGV sur les lignes intérieures. Mais aussi de faire du terrain de l’aéroport de Tours un site vertueux, avec l’installation d’un parc agro-photovoltaïque avec une production d’hydrogène vert.
- Que répondez-vous aux personnes qui vous accusent d’un manque de transparence sur ce dossier ?
Emmanuel Denis : C’est complètement faux. J’ai toujours été impliqué, intègre et transparent dans ce projet. J’avais tout dévoilé à mes collègues de travail dès ce lundi 14 décembre et ils connaissaient mes intentions depuis le départ.
- La démission était la bonne décision selon vous ?
Emmanuel Denis : J’ai mis beaucoup d’énergie dans ce dossier mais je n’ai pas le temps pour ces calomnies. Si j’ai des champions du monde en face de moi, qu’ils s’en occupent. Mon temps est déjà très compté et j’ai d’autres projets d’intérêt général pour la ville de Tours. Les personnes qui chipotent n’ont pas conscience de la crise économique et écologique que nous traversons. Je suis tout à fait serein de ma décision.
Clarification de la situation
Après la démission d'Emmanuel Denis à la présidence du syndicat mixte de l'aéroport de Tours jeudi 17 décembre dernier, un point presse a été organisé ce lundi 21 décembre pour clarifier la situation.
Concernant tout d'abord les lignes en direction de Marrakech et Marseille, la région, le département et la métropole veulent pour le moment les maintenir.
"Les lignes qui étaient celles de 2019 sont maintenues pour 2021. […] Ensuite évidemment, il faut être vigilent à ce que le maintien de ces lignes ne fasse pas exploser le budget de nos collectivités territoriales. C’est l’enjeu des discussions du moment", a précisé Wilfried Schwartz, président de Tours Métropole.
Le maire divers-droite de Parçay-Meslay Bruno Fenet a quant à lui été choisi pour prendre la succession d’Emmanuel Denis au poste de président du syndicat mixte de l'aéroport dès le mois de janvier 2021.