Plusieurs équipes françaises, dont une équipe de recherche tourangelle de l'INSERM, ont réussi à isoler une protéine-clé impliquée dans le fonctionnement du virus chikungunya. Des pistes thérapeutiques sont envisagées.
La médecine pourrait bien être sur la voie d'un traitement pour le virus chikungunya. C'est en tout cas l'espoir porté par plusieurs équipes, dont celle du professeur tourangeau Philippe Roingeard, après une avancée scientifique publiée le 25 septembre dans la prestigieuse revue Nature. Les chercheurs français, dirigés par Ali Amara à l'Institut de recherche de l'hôpital Saint-Louis AP-HP, sont parvenus à identifier une protéine-clé dans le processus de réplication du virus.
L’équipe #MAVIVH (INSERM U966), dirigée par le Pr. Roingeard et composée de chercheurs PH du CHRU, a participé à l’identification d’une protéine importante dans la réplication du virus chikungunya.
— Université de Tours (@UnivTours) October 1, 2019
Les résultats viennent d'être publiés dans la revue #Nature!#fiersdenoschercheurs pic.twitter.com/JjslDneBvL
"Cette étude est la première à expliquer pourquoi le virus cible les cellules des muscles et des articulations préférentiellement", explique le CHU de Tours, dont provient une des équipes de recherche de l'INSERM. A l'aide de la technique CRISPR-Cas9, les scientifiques sont parvenus à isoler le gène codant de la protéine FHL1, présente dans les muscles et les articulations et qui semble être d'une importance critique dans l'infection par le chikungunya. "Des expériences menées in vivo sur des souris dont le gène FHL1 avait été invalidé démontrent que les souris sont totalement résistantes au virus."
Transmis à l’homme par plusieurs espèces de moustiques, dont le moustique tigre, le virus chikungunya se caractérise par de fortes fièvres et des douleurs musculaires et articulaires intenses, qui peuvent persister longtemps. Aucun vaccin ni aucun traitement autre que symptomatique n'est disponible à ce jour, la manière dont l’infection se transmet à l’homme restant mal comprise. A terme, les résultats des équipes françaises "ouvrent des perspectives thérapeutiques".