Invité sur le plateau de France 3, l'ancien président de la métropole de Tours, Wilfried Schwartz, a annoncé "quitter toute fonction politique". L'élu, déjà condamné pour avoir asséné une gifle à son ancien directeur de cabinet, est également accusé d'un management "brutal" par d'anciens agents.
Wilfried Schwartz jette l'éponge. Pris depuis plusieurs semaines dans un tourbillon médiatique et judiciaire, l'ancien maire de La Riche et président de la métropole de Tours a annoncé, sur le plateau de France 3 Centre-Val de Loire, quitter tous ses mandats électifs.
Il retire également son pourvoi en cassation dans l'affaire de la gifle infligé à son ancien directeur de cabinet qui lui a valu une condamnation en première et deuxième instance : "Face à l'emballement médiatique, face à des coups politiques. Je retire mon pourvoi en cassation, et je quitte dans quelques jours toute fonction politique", a t-il annoncé.
"Il y a eu présomption de culpabilité"
Sur le plateau ce 11 janvier, Wilfried Schwartz a réagi en direct à l'enquête de France 3, ironisant sur les "propos très courageux exprimés sous couvert d'anonymat" par d'ancien collaborateurs de la Métropole et de la commune de La Riche. Certains, évoquant un "management brutal" de l'ancien élu, avaient exprimé des pulsions suicidaires.
"Je ne suis pas quelqu'un de violent", a poursuivi sur un ton calme l'ancien président de Tours Métropole, "ni dans ma vie personnelle, ni dans ma vie professionnelle". Selon lui, la gifle infligée à son ancien directeur de cabinet, qui lui a valu une condamnation et a déclenché la polémique, a été et demeure une "fiction".
"Je ne peux pas lutter contre un système qui fonctionne sans preuve", a déploré Wilfried Schwartz, qui dénonce une "présomption de culpabilité" à son encontre. "Comment voulez-vous que je lutte face à cela ?"
Six mois d'inéligibilité
Le 20 septembre 2022 Wilfried Schwartz a été condamné en appel pour la gifle infligée à l'encontre d'Albin Herbette, son ex directeur de cabinet. L'altercation avait eu lieu le 23 juin 2021, alors que Wilfried Schwartz était président de la Métropole de Tours. La Cour d'Appel d'Orléans avait confirmé la décision de la première instance prise à l'encontre de l'élu : six mois d'inéligibilité et une amende de 3000 €. Il pourrait donc, théoriquement, faire son retour en politique dès 2023. La polémique n'avait d'ailleurs pas empêché son élection comme conseiller départemental à Ballan-Miré en juin 2021.
La cour d'appel, cependant, était allée plus loin que le jugement initial, en motivant dans son arrêt les raisons pour lesquelles elle avait décidé de confirmer le jugement de première instance. Au delà de la gifle adressée à l’un de ses proches collaborateurs, l'ex-maire de La Riche aurait exercé un management insupportable.
Selon les informations recueillies par France 3, 54 agents (sur un peu plus de 200) ont d'ailleurs quitté la collectivité car "ils ne supportaient plus la façon de faire et l'autoritarisme de Wilfried Schwartz et de sa Directrice Générale des Services à la Riche, Ouassila Soum".
Le juge dans son arrêt précise que Wilfried Schwartz a exercé "un mode de management parfois brutal, empreint de sautes d’humeurs ou d’autoritarisme" et confirmé les six mois d’inéligibilité prononcés, suspendus depuis par le pourvoi.