“GHBites” : une banderole faisant l'apologie du viol déployée lors d’une soirée étudiante crée la polémique

L’université de Tours dénonce plusieurs actes de bizutage et d'agressions sexuelles commis lors de soirées étudiantes en médecine. Des poursuites ont été engagées.

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C’est une image qui a choqué et qui a provoqué de multiples réactions. Sur un grand drap blanc une femme y apparaît entièrement dévêtue, inconsciente et plongée dans un verre à cocktail. Au-dessus d’elle, un pénis laisse échapper des gouttes de sperme. Sous cette image, une légende indiquant “GHBites”, en référence au GHB, “la drogue du violeur”.  

Ce sont nos confrères de France Bleu qui ont révélé cette scène. Elle se serait déroulée en fin de semaine dernière sur les bords de Loire, à l’occasion d’une soirée étudiante. 

Cette banderole est loin d’être passée inaperçue. Publiée sur les réseaux sociaux, elle a provoqué de multiples réactions. 

Signalement adressé à la Procureure de la République

À commencer par celle de l’Université de Tours qui a logiquement été une des premières à réagir.

Dans un communiqué, elle indique “condamner fermement ces actes choquants et inacceptables, punis par la loi et indignes de ses valeurs” avant d’ajouter qu’elle est “résolue à engager les actions nécessaires pour faire sanctionner les responsables.”

En ce sens, un signalement a été adressé à la Procureure de la République et le président de l'université de Tours a également "saisi les autorités compétentes afin qu'une enquête administrative susceptible de suites disciplinaires soit diligentée." indique ce même communiqué.

"Des actes choquants et inacceptables, punis par la loi et indignes de nos valeurs."

Université de Tours

Communiqué

Dans l'attente des conclusions de cette potentielle enquête, l'université annonce mettre fin à la labellisation de l'Association des Carabins de Tours (ACT), "aucune nouvelle demande de subvention de l'ACT sera examinée," précise-t-elleprécise t-elle par ailleurs.

Condamnation des associations étudiantes et féministes

Autre réaction, celle de nombreuses associations pour la plupart étudiantes et féministes. Pas moins de 19 ont signé un communiqué nommé “Violences sexistes et sexuelles (VSS), levons-le tabou !”

Elles évoquent un sentiment de “honte” et n’hésitent pas à pointer du doigt l’inaction des institutions qui “ne mettent pas tous les moyens nécessaires à la disparition des VSS, pire les taisent : le silence est complice” concluent-elles.

Des sanctions exemplaires sont demandées par l’ensemble des signataires, “les responsables doivent répondre de leurs actes” écrivent-ils. La cellule de lutte contre les violences sexistes et sexuelles de l’Université a été saisie par le vice-président étudiant de l’université de Tours. 

Un contexte de lutte contre les violences sexistes et sexuelles

Si cette affaire fait autant réagir c’est d’abord pour la gravité des faits. D’autant plus qu’elle survient dans un contexte où la question de la soumission chimique fait la Une de l’actualité avec le procès Pélicot, cette femme droguée et violée à son insu par son propre mari et 51 autres hommes. 

Pour l’université de Tours, cette affaire de banderole refait également surgir une autre polémique, liée, là aussi à des violences sexuelles.

Un ancien étudiant en médecine a été condamné en mars dernier à 5 ans de prison avec sursis probatoire après avoir agressé sexuellement deux anciennes de ses camarades. Les faits remontent à 2022. 

Un chemin si long et si difficile pour lutter contre le sexisme et l’existence d’une culture du viol.

Charles Fournier, député Écologiste et Nouveau Front populaire de Tours

Réseau social X

Des faits qui justement “n’ont pas constitué d’électrochoc” regrette Charles Fournier, le député Écologiste et Nouveau Front populaire de Tours. Dans une série de posts publiés sur X, il déplore que “le chemin soit si long et si difficile pour lutter contre le sexisme et l’existence d’une culture du viol.” “Rien ne peut justifier cela” ajoute-t-il. 

Des efforts dans la prévention demandés

Pour faire avancer la lutte, davantage de prévention est réclamée par les associations tourangelles. 

Sur ce dernier point, l'université tient à rappeler que depuis plusieurs années, elle s'est engagée sur ce sujet en citant de nombreuses actions telles la création de cellules d'écoute dédiées aux VSS ou encore la dispense de formations aux personnels et étudiants.

Briser le silence, dénoncer les agissements sont également autant d'actions qui pourraient permettre d’éviter que tel scandale se reproduise, et ainsi, faire avancer une bonne fois pour toute, ce combat contre les violences sexistes et sexuelles. 

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