Selon une information de France Bleu Touraine, une enseignante-chercheuse de l'université de Tours dit avoir avoir été harcelée moralement entre 2014 et 2016 par la direction de son laboratoire.
Dans un article publié mercredi 7 juillet, France Bleu Touraine revient sur un cas de harcèlement moral présumé mettant en cause l'université de Tours. Cas signalé au procureur de la République de Tours ce jour par l'université elle-même sur demande de la rectrice de l'Académie Orléans-Tours.
Deux années de souffrance
Recrutée en 2010, une enseignante-chercheuse dit avoir été victime de harcèlement entre 2014 et 2016 à la suite d'un congé maternité contesté : "On ne m'adresse plus autant la parole, je ressens un malaise. On me surcharge de travail alors que j'ai un nourrisson. J'essaie de faire part de ma souffrance au travail mais on conteste systématiquement tout ce que je dis", confie-t-elle à France Bleu Touraine. Une situation dont elle aurait fait part à la vice-présidence de l'établissement qui aurait accepté son détachement auprès d'une université à l'étranger pour une durée de quatre ans.
La femme explique par ailleurs qu'à l'issue de cette mobilité en 2020, rien ne lui aurait été proposé par l'université tourangelle : "Entre avril 2020 et avril 2021, je n'ai touché aucun salaire, je n'ai pas travaillé", raconte-t-elle à France Bleu.
Dans un communiqué de presse publié ce mercredi, l'université reconnaît que l'enseignante aurait subi une "dégradation de ses conditions de travail durant deux années" après un conflit avec la direction de son laboratoire mais que le nouveau président de l'établissement n'en avait été informé qu'en ce début d'année 2021. L'administration précise également que l'enseignante-chercheuse aurait été réintégrée le 12 avril et de suite rémunérée par l'université de Tours.
Des "dysfonctionnements", pas du harcèlement
Une commission d'écoute aurait été constituée le 12 mars par le président de l'établissement durant laquelle dix personnes auraient été entendues jusqu'en mai. Selon France Bleu, la direction aurait alors reconnu "des dysfonctionnements chroniques", "des conditions de travail très dégradées" mais "faute d'une expertise juridique suffisante", elle ne qualifierait pas la situation de harcèlement.
C'est à la suite de ces conclusions que mardi 6 juillet, la rectrice aurait demandé à l'université de transmettre tous les éléments du dossier au procureur de Tours. La procédure serait en cours. Dans son communiqué, l'établissement assure qu'elle est en négociation depuis une semaine avec un autre établissement après que l'enseignante a refusé la proposition qui lui a été faite de reprendre une activité en septembre 2021.