Leur apporter à manger ou essayer de les capturer n'est pas sans conséquences pour ces oiseaux terrestres. Eux aussi, peuvent rougir sur le coup de l’émotion. C’est le résultat d’une étude menée par l’INRAE depuis 2020 en Centre-Val de Loire.
L’expérimentation a été réalisée sur un groupe de poules de race Sussex, prisées pour la ponte. Les deux éthologues chercheuses à l’INRAE, Cécile Arnauld et Aline Bertin, ont observé les gallinacées des semaines durant, une caméra autour du cou pour enregistrer leurs réactions face à une situation de stress ou de bien-être.
#RP_INRAE Comment savoir ce que les poules ressentent ?
— INRAE (@INRAE_France) April 23, 2024
Une équipe de recherche a étudié 18 000 images de poules dans différentes situations et développé un programme pour analyser le taux de rouge sur la face des poules.
Résultat : le rougissement des poules varie selon leur… pic.twitter.com/dc73iNFu8H
Rose ou rouge écarlate, les poules montrent leurs émotions
En picorant des vers de farine, une nourriture dont elles raffolent, les poules se sont mises à rougir. Elles sont devenues écarlates après avoir été capturées. "On savait reconnaître à leurs cris qu’elles étaient en train de vivre une expérience négative, mais nous avons découvert que leur faciès changeait aussi de couleur." explique Aline Bertin.
Et c’est une première, car si les réactions des animaux domestiques (chiens, chats, etc.) sont largement documentées, aucune étude ne s’était encore penchée sur l’état émotionnel des gallinacées.
Les poules virent au rouge en cas d’émotion forte, et leur faciès est plus clair quand elles sont au repos. "Ce sont des êtres sensibles. C’est ce que nous cherchions à démontrer dans le but d’améliorer sa coexistence avec l’homme", avance Cécile Arnauld.
Pendant cinq semaines, un soigneur animalier a passé huit heures par jour en leur compagnie. Résultat, le groupe arborait par la suite "une face plus claire, traduisant un état plus calme en sa présence."
Les travaux des éthologues ont fait l’objet en avril d’une publication dans la revue "Applied Animal Behaviour Science ". Prochaine étape : étudier le mouvement des plumes sur la tête des oiseaux face à des mises en situations positives ou négatives. Des recherches qu’elles envisagent d'engager en collaboration avec des parcs zoologiques.
Article initialement publié le 26/04/24