Ce mardi 11 avril, à l'occasion de la Journée mondiale de la maladie de Parkinson, Guillaume Brachet présente les résultats des tests de son traitement lors d'une conférence à Saint-Romain-la-Motte, près de Roanne. À nouveau, le chercheur tourangeau lève des fonds pour poursuivre ses recherches.
C'est en 1817, à Londres, que le docteur James Parkinson décrit pour la première fois la maladie qui porte désormais son nom. Parmi les symptômes majeurs de l'affection figurent des raideurs musculaires provoquant une lenteur à initier les mouvements et un tremblement au repos.
Le risque de la développer est deux fois plus élevé chez les hommes, mais elle progresse plus vite chez les femmes, avec une létalité plus élevée. Ces 25 dernières années, le nombre de cas a été multiplié par deux en France : aujourd'hui, 270 000 personnes sont atteintes par cette maladie.
Un "jeune" patient sur la piste d'un traitement ?
Diagnostiqué à 33 ans, Guillaume Brachet fait partie des 5 % de "jeunes" patients qui souffrent de cette pathologie. Consultant en innovation pharmaceutique et chercheur, le Tourangeau n'est pas du genre à se laisser abattre. Escalade, course à pied, tennis, il pratique le sport quotidiennement.
Ainsi, du 5 octobre au 17 novembre 2022, il a parcouru en kayak 150 kilomètres à contre-courant sur la Loire, afin de lever des fonds pour ses recherches. Après avoir récolté 90 000 euros, il a déposé en mars 2022 le brevet provisoire d’un traitement destiné à freiner l’évolution de sa maladie.
Début avril, Guillaume a reçu des résultats très positifs : "Ce serait une première mondiale, nous serions sur un traitement qui permettrait d'enrayer la maladie de Parkinson au lieu de simplement en corriger les symptômes". Prudent, le jeune chercheur, détenteur d'une thèse en immunologie, poursuit : "Après avoir expérimenté sur des cultures de neurones dans des boîtes de Petri, d'ici 2025, nous ferons des tests sur des animaux, puis sur des patients, pour une arrivée sur le marché en 2030, si le médicament prouve son efficacité."
Pour ce faire, Guillaume Brachet passe à l'étape suivante et va créer sa propre société. À terme, le but est qu'un laboratoire reprenne le brevet. "Pour l'instant, nous levons des fonds. Un à deux millions seront nécessaires. J'ai déjà recruté des co-fondateurs pour la future start-up."
Celle-ci s’installera sur le site du Plat d'Etain à Tours d'ici la fin de l'année, avec un champ de recherche élargi : "Nous travaillerons également sur les maladies orphelines." Le seul regret du chercheur est de n'avoir aucune interaction avec le CHRU de Tours.
Guillaume Brachet se félicite de voir autant de solidarité autour de lui, et projette de participer l'an prochain à deux fameux parcours de kayak, Loire 725 et Dordogne 360.