L'exploitant des hôtels Hilton de Tours placé en redressement judiciaire, deux ans après l'ouverture des deux établissements

L'exploitant des deux hôtels Hilton du haut de la rue nationale à Tours, Naos Hôtel Group, a été placé en redressement judiciaire le 2 novembre par le tribunal de commerce de Poitiers. En cause un endettement considérable. Que vont devenir les deux établissements de la place Anatole France ouverts en juin 2021 ?

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100 chambres pour l'hôtel 4 étoiles Hilton Garden Inn, 70 pour l'établissement 3 étoiles Hampton by Hilton juste en face. Les deux hôtels de la place Anatole France ont ouvert le 30 juin 2021 avec deux ans de retard. Son exploitant Naos Hôtel group a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Poitiers, le 2 novembre dernier.

L'exploitant Naos Hôtel Group, dont le siège social est au Futuroscope dans la Vienne, conçoit, finance et exploite des programmes hôteliers pour plusieurs groupes de l'hôtellerie tels que Hilton mais aussi Sheraton ou encore Mariott. Sur son site, il annonce qu'en 2025, il gérera 33 hôtels et 5499 chambres. Un objectif qui pourrait être remis en cause par le jugement du tribunal de commerce de Poitiers du 2 novembre.

Selon nos confrères de France Bleu Touraine, "Naos Hôtel Groupe avait formulé une demande de procédure de sauvegarde, mais la justice a décidé d'aller un peu plus loin. Dans son jugement, elle a estimé que l'entreprise se trouvait en cessation de paiement, au vu de ses dettes colossales arrivées à échéance, et dont les créanciers peuvent exiger immédiatement le versement. Elles s'élèvent à 646.435 euros, alors que l'actif disponible n'est que de 149 676 euros."

Dans un communiqué transmis à France 3, Naos Hôtel Group explique la décision du redressement judiciaire, "une mesure proactive visant à stabiliser le groupe, à protéger l'emploi et à renforcer notre assise financière" par trois facteurs. À savoir, l'expansion rapide du groupe, l'impact de la pandémie de covid-19 et le fait que le secteur hôtellier est déjà fragilisé et concurrentiel. Néanmoins, le groupe se veut optimiste pour "surmonter les défis", avec des résultats encourageants en 2023 et la priorité attribuée au rattrapage du retard financier accumulé. Le groupe devra mettre à profit la période d'observation de six mois qui lui a été accordée.

Une entreprise est placée en redressement judiciaire lorsqu'elle ne se trouve plus en mesure de faire face à ses dettes, mais dont la situation n'est pas totalement compromise.

Une éventuelle conversion en liquidation judiciaire le 1er décembre

Le tribunal de commerce de Poitiers a décidé de renvoyer l'affaire à une audience prévue le 1er décembre, "afin de déterminer si l'entreprise dispose des capacités financières suffisantes à sa poursuite d'activité". En fonction, la justice pourrait décider "une éventuelle conversion de la procédure de redressement en liquidation judiciaire", sans attendre la fin des six mois d'observation.

En 2017 dans un article en ligne d'Info Tours, les professionnels de l’hôtellerie d’Indre-et-Loire doutaient de la viabilité du projet. Jean-Marie Gervais, président de l'UMIH 37 constatait : "A Tours, sur l’année, le taux d’occupation des hôtels avoisine les 58%. Or le seuil de rentabilité c’est plutôt 68%." Cependant, le professionnel reconnaissait aussi qu'"un particulier n’aurait pas forcément eu le financement nécessaire pour exploiter ces hôtels. Les banquiers sont plutôt réticents. Tout cela ce sont des choix d’élus, des choix de financiers."

Même si le tribunal décide de placer l'exploitant en liquidation judiciaire le 1er décembre, cela ne signifierait pas pour autant la fin des deux hôtels Hilton de Tours. Le géant de l'hôtellerie américain pourrait confier sa gestion à un autre exploitant. 

Rappelons que l'aménagement du haut de la rue Nationale a été digne d'un feuilleton pendant de longues années. Initié dans les années 2000 par l'ancien maire socialiste Jean Germain, repris par son successeur Serge Babary (Les Républicains) puis relancé par Christophe Bouchet (Mouvement radical), le projet a finalement abouti le 30 juin 2021 avec deux ans de retard. 

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