Alors que plusieurs conseillers départementaux ont dénoncé mardi la fermeture de l'Espace Loisirs Jeunes (ELJ) de Tours Nord, la mairie écologiste a rapidement démenti l'information. Récit d'une passe d'armes.
L'avenir de l'Espace Loisirs Jeunes de Tours Nord est au cœur des interrogations. Dans la matinée du mardi 28 novembre, quatre conseillers départementaux de l'opposition à la mairie écologiste ont dénoncé dans un communiqué, la fermeture de "la seule structure municipale jeunesse de notre ville", située dans le quartier de l'Europe, au 1 allée Andy Warhol.
"Une fausse information", a vite dénoncé la ville de Tours, étonnée de cette initiative des quatre élus,"au titre de leur mandat de conseillers départementaux, alors que le Conseil départemental d’Indre-et-Loire n’est ni partenaire ni financeur des dispositifs de la politique jeunesse municipale".
"L’équipe municipale mène bien une réflexion avec les agents et les partenaires impliqués afin d’améliorer les moyens qu’elle mobilise au service des jeunes Tourangelles et Tourangeaux, notamment en matière d’engagement citoyen, de soutien aux actions associatives, de lutte contre les discriminations, de relais des initiatives locales et d’accès aux droits. L’Espace Loisirs Jeunes occupe évidemment une place importante dans cette réflexion (...) Sa fermeture n’est donc en aucun cas envisagée", peut-on lire.
Comment expliquer alors le premier communiqué intitulé "Non à la fermeture de l'Espace Loisirs Jeunes", cosigné par Cécile Chebillard, Barbara Darnet-Malaquin, Brice Droineau et Olivier Lebreton ? "Je pense que l'opposition est déjà en campagne pour les élections municipales de 2026", déclare à France 3 Centre-Val de Loire Maxence Brand, conseiller municipal délégué. "La mairie n'a jamais eu l'intention de fermer l'ELJ".
Un avant-goût des élections municipales de 2026 ?
"L'ELJ ne sera effectivement plus gérée en régie municipale comme l'indique la dernière ligne de leur communiqué", poursuit le délégué auprès du maire pour les questions relatives à la jeunesse, confirmant une réorganisation de la structure créée en 1998, via un probable appel à une manifestation d’intérêt (AMI) ou une extension du centre social de Tours Nord.
De son côté, l'opposition persiste à dire qu'une fermeture de l'espace en régie municipale sonne comme une fermeture définitive. "Pour les habitants, c'est vraiment une fermeture car c'est un espace connu et reconnu par les familles et les jeunes. Je crains qu'ils n'y aillent plus", explique Barbara Darnet-Malaquin, conseillère départementale déléguée au logement, à l'insertion et à la politique de la ville. "La ville essaye de jouer sur les mots alors qu'il suffit d'aller sur le terrain pour comprendre la situation à Tours Nord".
"Détruire quelque chose qui fonctionne bien, c'est incompréhensible", insiste l'élue de droite, qui évoque une remise en cause d'une relation de confiance entre les jeunes et les animateurs, de plusieurs années de partenariat avec les collèges et les éducateurs de prévention, ainsi qu'un mauvais timing après les émeutes de cet été. "Les élections municipales sont bien loin de nos préoccupations".
Une commission municipale le 12 décembre prochain
"Une action jeunesse visée sur les quartiers populaires est nécessaire mais ne peut pas être la seule d'une ville", pointe Maxence Brand. "Il y a un gros enjeu de développer ce service jeunesse pour qu'il puisse s'adresser à l'ensemble de la population des 11-25 ans, y compris les étudiants, les jeunes travailleurs et ceux qui vivent en dehors des quartiers populaires".
"On va passer par une délégation auprès d'une association pour gérer la structure, c'est ce qui se fait dans tous les autres quartiers de la ville. C'est tout un travail d'harmonisation qui va être fait pour redéployer des moyens sur d'autres missions comme la coordination des politiques jeunesses", ajoute-t-il, précisant que "cette réforme doit être travaillée et n'est pas encore passée par les instances représentatives du personnel".
Des entretiens individuels ont commencé ce jeudi entre les agents et leur hiérarchie pour voir dans quels postes ils peuvent être reclassés, en fonction des compétences individuelles qu'ils ont acquises, de leurs contraintes personnelles et de leurs envies. "Aucun des cinq agents titulaires ne se retrouvera au chômage", promet Maxence Brand.
Et de conclure :
J'invite les membres de l'opposition à venir poser leurs questions en commission plutôt qu'à balancer des fake news.
Maxence Brand, conseiller municipal délégué de Tours
"On a une commission municipale jeunesse le 12 décembre prochaine à laquelle je suis persuadé que je verrai Barbara Darnet Malaquin", poursuit-il. Le rendez-vous est pris par cette dernière. "Je n'ai pas l'habitude de faire des communiqués tous les quatre matins et je n'ai pas l'habitude de m'exprimer car la politique, c'est avant tout être sur le terrain et répondre aux attentes des habitants. Que Maxence Brand me prouve que la structure ne fonctionne pas en l'état".