La manifestation contre la loi bioéthique s'est retrouvée bloquée par une contre-manifestation de partisans de la PMA, qui ne les ont pas lâchés si facilement.
Ils n'avaient pas l'intention de les laisser tranquille. Des partisans de la PMA (Procréation Médicalement Assistée) et de la loi bioéthique ont perturbé, ce samedi 10 octobre, un rassemblement de manifestants anti-PMA. Le collectif Marchons Enfants, qui rassemble militants de la Manif pour Tous et autres opposants à la loi bioéthique, comme l’association anti-IVG Alliance Vita, organisaient aujourd'hui des manifestations dans une soixantaine de villes.
Voté en deuxième lecture à l'Assemblée le 1er août 2020, la loi qui ouvre la PMA à toutes les femmes doit passer devant le Sénat en deuxième lecture début 2021. "Vous pouvez dire non", espère encore le collectif Marchons Enfants sur son site internet. Ils avaient déposé un préavis pour leur manifestation, et donné rendez-vous à 10h45 non loin des Halles de Tours. Là-bas les attendaient de pied ferme un groupe de militants pro-PMA et partisans des droits LGBT.PMA, don de sperme, cellules souches : que contient le projet de loi bioéthique à nouveau devant l'Assemblée ? https://t.co/WwMni9m0Nc
— France Bleu Pays d'Auvergne (@FBAuvergne) July 26, 2020
Troisième face-à-face de la journée
Après quelques chahuts, les anti-PMA ont voulu contourner les halles pour lancer leur cortège, tandis que les pro-PMA faisaient le chemin inverse pour les empêcher de progresser. Environ 300 personnes de chaque côté se sont retrouvées de nouveau front à front. La police a alors mis en place un cordon de protection, en formant une ligne d'agents séparant les deux camps. Les deux cortèges se sont fait face près d'une heure, avant que les anti-PMA ne lèvent le camp, avec l'intention de poursuivre rue nationale, pour profiter logiquement de la visibilité offerte par cette rue commerçante. Mais là encore, les pro-PMA les y ont suivis, conduisant au troisième face-à-face de la journée. "La police avait sans doute cru la manifestation un peu dispersée, parce qu'ils n'étaient pas vraiment présents au début", raconte Luc Pérot, notre reporter sur place. Les gardiens de la paix ont tout de même fini par revenir rue Nationale. Les manifestants ont pendant ce temps échangé quelques bousculades et invectives, sans que l'on puisse vraiment parler d'un affrontement.
Les deux cortèges ont ensuite fait route commune jusqu'à la place Anatole France. Les deux manifestations ennemies se sont terminées devant le pont Wilson, cette fois encadrées par la police.
Droits LGBT : les fractures françaises
Ce face-à-face illustre, s'il en était besoin, les profondes divisions de la société françaises révélées par les débats autour du vote du mariage pour tous. En 2013, alors que 53% des Français se disaient favorables au mariage des couples de même sexe, le mouvement la Manif pour Tous avait dopé les partisans de la famille "traditionnelle" et renforcé une vague d'actes homophobes.
En 2019, selon un sondage Ifop, 68% des Français se disaient favorables à l'ouverture de la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes.PMA : l'exécutif veut éviter les déchirements du mariage pour tous https://t.co/1bNw2GEGqV
— Les Echos (@LesEchos) July 24, 2019