Réquisitionné le 8 janvier dernier dans le cadre du plan "grand froid" pour accueillir des personnes à la rue, le gymnase des Fontaines vient de fermer ses portes à Tours. Pour assurer une continuité de l'hébergement jusqu'à la fin de l'hiver, la préfecture d'Indre-et-Loire ouvre, sur proposition de la ville de Tours, un nouveau lieu de mise à l'abri au Centre Technique Régional Omnisports (CTRO), le siège du Tours Football Club.
Avec le retour de températures positives et l'arrêt du plan grand froid, le gymnase des Fontaines a cessé d'accueillir les quelque 70 personnes, des familles essentiellement, mais aussi des hommes seuls, obligées de dormir dans les rues de la métropole tourangelle.
Mais l'hiver n'est pas terminé : la ville de Tours et la préfecture d'Indre-et-Loire se sont concertées pour proposer une solution pour les deux mois à venir. Et le CTRO, centre technique régional omnisports, qui avait déjà, par le passé, hébergé des réfugiés afghans, a finalement été retenu.
Il faut faire preuve d'humanité, on ne peut se résoudre à voir des enfants, scolarisés dans la ville de Tours, être obligés de dormir dehors. Alors que l'on fête l'anniversaire de l'appel de l'abbé Pierre, je trouve que c'est un beau symbole de trouver collectivement une solution pour mettre ces personnes à l'abri.
Emmanuel Denis, maire de Tours
Le nouveau centre d'hébergement d'urgence est financé à 100% par l'État, via la DDETS (Direction départementale de l'emploi, du travail et des solidarités). 168 000 euros ont ainsi été débloqués pour accueillir jusqu'au 2 avril prochain 60 personnes dans un premier temps, 80 dès la semaine prochaine.
"Trop de personnes dorment encore à la rue sur la métropole de Tours, et l'hébergement d'urgence est une responsabilité de l'État, souligne Patrice Latron, préfet d'Indre-et-Loire. Nous avons ici un partenariat exemplaire entre l'État et la ville de Tours, grâce au concours du Tours Football Club, d'Entraide et Solidarité, ainsi que de la Croix-Rouge. Des partenaires parfaitement rodés dans l'application de ces politiques publiques, l'État finance et les associations, mettent en œuvre."
Les familles hébergées au CTRO vont en effet cohabiter pendant deux mois avec les personnels du Tours Football Club qui occupe le site.
"La ville de Tours est propriétaire, mais le TFC dispose d'un bail emphytéotique (bail de longue durée, NDLR) sur les lieux et est donc responsable de l'ensemble du bâtiment, précise Richard Plantureux, président délégué du TFC. Nous avons été sollicités par la ville début décembre et nous avons ensuite procédé aux travaux de mise aux normes, de sécurité, de préparation. Les choses se font en bonne intelligence, et il ne faut pas oublier qu'accueillir des enfants ici, c'est dans l'ADN du club."
Ce sont essentiellement des bénévoles d'Entraide et Solidarités et de la Croix-Rouge qui vont prendre en charge l'accueil des familles, l'organisation et le bon déroulement des jours et des nuits au CTRO. Le nouveau centre d'hébergement est orienté sur le dispositif du 115, avec une éventuelle rotation des prises en charge tous 15 jours, en fonction des demandes.
"On est ici dans des conditions d'accueil idéales, avec des chambres permettant de respecter les unités familiales, et des lieux de restauration où des repas seront servis matin et soir, mais aussi le midi pendant les vacances scolaires, se réjouit Christelle Dehghani, directrice générale d'Entraide et Solidarités. Ce sont environ 30 enfants, scolarisés pour la plupart à Tours, qui vont enfin savoir où ils dormiront la nuit."