Les centres urbains du nord de la région et le sud-ouest de la région parisienne sont les plus exposés à cette pollution, particulièrement dangereuse pour les enfants de 2 ans ou moins.
Vivre en ville facilite les déplacements, l'accès au soin et aux loisirs, ainsi que l'emploi. Mais la pollution est aussi plus présente, notamment en ce qui concerne les particules fines. Une étude de l'Insee sur la base des données de Lig'Air, l'organisme de surveillance de la qualité de l'air en région Centre-Val de Loire, révèle que les ménages résidant dans ou près des grandes villes de la région sont particulièrement exposés.
Les ménages modestes sont plus exposés
Ces particules en suspension, notées "PM" en anglais, sont mesurées en microgramme par mètre cube. En Centre-Val de Loire, les particules inférieures à 10 micromètres (µm) sont bien en dessous de seuils fixés par l'Union européenne, en revanche ce n'est pas le cas des particules encore plus petites, en dessous de 2,5 µm. À long terme, ces dernières, notées PM2.5, peuvent être dangereuses pour la santé cardiovasculaire, neurologique et périnatale.
En clair, habiter un cadre de vie affecté par ces particules fines peut être dangereux pour la santé. Or, selon l'Insee Centre-Val de Loire, qui a croisé les données recueillies par Lig'Air avec ses informations sur le niveau de vie de la population, les 10% des ménages les plus modestes ont toutes les chances d'être plus exposés à cette pollution.
Plus grave encore : les enfants de deux ans et moins étant particulièrement sensibles à cette pollution, ils seraient 14% en Centre-Val de Loire à y être exposés, soit un peu plus de 10 000.
En #CentreValdeLoire, les ménages les plus modestes, plus nombreux en proportion dans les communes denses, sont davantage exposés aux particules en suspension.
— Insee Centre-Val de Loire (@InseeCVL) January 23, 2024
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Les lieux concernés sont surtout autour des grandes agglomérations, à proximité de la région parisienne et à proximité des autoroutes. Dans son rapport de 2021, l’OMS recommande des concentrations moyennes annuelles limites de 15 µg/m3 pour les PM10 et de 5 µg/m3 pour les PM2,5.
Or, l'Insee a cartographié un certain nombre de communes où plus de la moitié des ménages est exposée à une concentration supérieure à 9µg/m3 concernant les PM2.5, soit près du double de ces normes.
Dans le détail, certains quartiers du centre et de la périphérie des principales villes de la région sont principalement concernés. Ainsi, si à Orléans le quartier Saint-Marceau est relativement épargné par ces particules fines, ce n'est pas le cas de Saint-Jean-de-la-Ruelle ou du quartier de la Source, où de la "neige de pollution" est d'ailleurs tombée début janvier.
L'agriculture et le secteur résidentiel, principaux émetteurs
À l'échelle de la région Centre-Val de Loire, selon Lig'Air, ces émissions de particules fines sont dues d'abord aux activités agricoles (notamment pour les particules les plus grossières, à hauteur de 51%), suivies par le secteur résidentiel et les transports.
Un point positif en revanche : selon Lig'Air, ces polluants ont diminué de près de 30% entre 2008 et 2020 dans la région Centre-Val de Loire. Des villes comme Tours ou Orléans se sont d'ailleurs engagées à une meilleure surveillance de la qualité de l'air. Des zones à faibles émissions (ZFE) sont prévues dans ces deux villes d'ici à 2025.