Mouvement de grève chez Sanofi contre le plan social : trois sites concernés en Centre-Val de Loire

Le nouveau plan social chez les géant pharmaceutique ne passe pas auprès de ses syndicats. Sanofi a l'intention de supprimer 400 postes dans la recherche et développement dans les trois prochaines années. L'entreprise possède trois sites dans la région, à Tours et dans le Montargois.

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"C'est dégueulasse. Nos collègues en R&D travaillent comme des damnés, alors que la direction ne parle que de thune." Pour Tamer Gok, délégué CGT du site Amilly Distribution, la déception a fait place à l'écoeurement.

A l'appel de plusieurs syndicats, la CGT, la CFDT, Sud et, dans le cas d'Amilly Distribution, l'Unsa, les salariés ont décidé de débrayer ce mardi 19 janvier, comme dans plusieurs sites du géant pharmaceutique à travers la France. En région Centre-Val de Loire, sur les trois sites du groupes, seul Amilly Distribution a massivement suivi le mouvement avec "70 à 80% de grévistes", là où les syndicalistes du site voisin d'Amilly Production déplorent une "mobilisation décevante" et ceux de Tours seulement "5%" de grévistes.

 

Un groupe en bonne santé, mais qui prévoit des plans de départ

En cause : un nouveau plan de réduction des effectifs. Le 8 décembre dernier, la direction annonce en effet que 400 postes de chercheurs seraient amenés à être supprimés dans le cadre d'un plan de départs volontaires qui concerne au total 1700 emplois, dont 1000 en France. Et ce n'est pas la première fois, comme le pointe la CGT. "On sort d'un plan de réorganisation qui s'est finalisé avec 670 départs volontaires", se souvient Tamer Gok. "Maintenant ça devient compliqué, car il y a des plans sur toutes les entités du groupe."

Même si le plan de départ était attendu, l'annonce a de quoi surprendre, Sanofi étant l'une des entreprises à avoir développé une version du vaccin contre le covid-19. C'est que ce virage prend place dans un plan de long terme, visant pour l'entreprise à se concentrer sur des "centres d'excellence", et des secteurs thérapeutiques où elle peut se montrer plus compétitive que ses concurrents.

Résultat : un groupe qui affiche une excellente santé en 2020, avec un chiffre d'affaires de 36 milliards d'euros, et une augmentation des dividendes versés aux actionnaire pour atteindre 4 milliards d'euros, mais qui se sépare d'une partie conséquente de ses employés.

Les syndicats, CGT en tête, ont donc réagi à un appel à la grève qui s'avère partiellement suivi dans le groupe, avec 2000 salariés participants, "un record" selon la coordination nationale du syndicat. "Ce qu'on espère, c'est sauver la recherche", poursuit le délégué CGT du site Amilly Distribution. "Nos chercheurs ne sont pas mauvais, mais si on ne leur donne pas les moyens de travailler, ça rime à quoi ?", s'agace-t-il, rappelant qu'en plus d'une conjoncture favorable, le groupe a profité des deniers publics. "Le CICE ça a servi à quoi ? Et le Crédit d'impôt recherche ?"

Dans l'attente d'une réaction de l'entreprise, la CGT avance la date du 1er février pour remettre le couvert.

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