L'Union des policiers municipaux en colère appelle au retrait, en ce réveillon de Noël, mais aussi le 25, 31 décembre et 1er janvier. Une grève des PV était déjà en cours. Les agents demandent des meilleurs salaires et retraites.
Des fêtes sans la police municipale, c'est le souhait de l’Union des policiers municipaux en colère, cette année. "Il est rare que dix syndicats et associations se mettent d'accord autour d'une grève" souligne Stéphane Poupeau, fonctionnaire à Tours et président du syndicat national de la sécurité publique (SNSP). Dans un communiqué de presse, le collectif "appelle l’ensemble des agent(e)s à exercer leur droit de grève les 24-25-31 décembre et 1er janvier".
Le gouvernement se sert de la police municipale comme une police à moindre coût.
Stéphane Poupeau, policier municipal à Tours et président du SNSP
Certaines pensions de retraite "inférieures au seuil de pauvreté"
Au cœur des crispations, les salaires des agents et le montant de leur retraite. "Il est scandaleux que certains policiers municipaux partent à la retraite à 64 ans avec une pension inférieure au seuil de pauvreté, les primes n’étant pas prises en compte" poursuit le SNSP. Parmi les revendications, une annuité supplémentaire tous les 5 ans pour permettre un départ à la retraite à 59 ans, comme pour les policiers nationaux et pompiers.
"En fin de carrière, pour quelqu'un qui aurait commencé à 25 ans, on plafonne à 2 400 euros nets par mois, une fois à la retraite, c'est 1 400 maximum" détaille Stéphane Poupeau.
Aucune considération émanant du gouvernement qui continue de faire la sourde oreille. Il nous entend mais ne nous écoute pas !
le Syndicat National de la Sécurité Publique dans un communiqué
"Dindons de la farce" et troisième mobilisation sous le coude
"Les policiers municipaux mettent chaque jour leur intégrité physique en danger pour assurer la sécurité et la tranquillité publique sur notre sol " affirme le SNSP, se considérant comme "les dindons de la farce". Stéphane Poupeau se souvient des nuits d'émeutes fin juin 2023, "on a été sollicités, on a eu des blessés, mais on reste le parent pauvre de la sécurité publique".
Ce qui fait tenir les agents, c'est la vocation du service public.
Stéphane Poupeau, policier municipal à Tours et président du SNSP
Une mobilisation appelée "acte II", après le premier, sous forme de "grève des PV", cette fois, ce sera "noël à la maison". Avec, promet-on, un troisième acte si cette grève "ne suffit pas". Il "consistera à rassembler un maximum de policiers municipaux et de soutiens devant les préfectures de région, le 03 février 2024" annonce déjà le communiqué.
Ce 24 décembre à Tours "un ou deux agents seront présents pour la nuit" souligne Stéphane Poupeau, contre sept, lorsque les plannings sont pleins. La Saint-Sylvestre, connue pour être davantage agitée aussi, sera sans la municipale, promet le préavis de grève.