En 1996, le souverain pontife passait 4 jours à Tours et rendait hommage à Saint-Martin, sacré "évêque de Tours" par les pauvres en 371.
Le conseil municipal avait donné son feu vert début Juillet : c'est ce dimanche 12 janvier qu'on renomme, à Tours, le parvis de la Basilique Saint-Martin. "Parvis Jean-Paul II", c'est le nom qui a été choisi pour rendre hommage au 264ème Pape catholique, de son vrai nom Karol Wojtyła.
"Un exemple qui nous oblige tous"
"Aujourd’hui nous sommes toutes et tous conviés à une "heureuse" inauguration qui redonne vie à une page importante de notre histoire" a salué le maire, Christophe Bouchet, lors de l'inauguration, qui s'est déroulée à 10h. Le maire de Tours, candidat à sa succession, a rappelé ce Pape qui a oeuvré pour le dialogue international, mais aussi inter-religieux, qui faisait grand cas des plus modestes, et de la jeunesse.
"Son acte symbolique envers nos semblables les plus fragiles est fidèle aux racines profondes de solidarité des Tourangelles et des Tourangeaux. Un exemple toujours d’actualité qui nous oblige tous. Jean-Paul II concluait son homélie ici par ces mots magnifiques : "le partage est source de bonheur, la joie est possible !" a encore déclaré le maire.
Une inauguration qui s'est étrangement déroulé sans les soeurs Bénédictines qui s'occupent de la Basilique. C'est même le seul dimanche où elles sont absentes, pour une retraite religieuse.
Jean-Paul II à Tours : une visite historique
Canonisé en 2014 pour un allégué miracle de guérison, le plus célèbre de Papes avait visité la ville de Tours en 1996.
Accompagné de Jacques Chirac et de plusieurs ministres, Jean-Paul II venait en France pour la 6ème fois. Le souverain pontife s'était réservé un entretien d'une vingtaine de minutes en tête-à-tête avec le chef de l'Etat. La grand messe donnée depuis la base aérienne avait rassemblé plus de 100 000 fidèles. Jean-Paul II était pourtant affaibli, et devait se faire opérer dans l'appendicite le mois suivant.
"Le pape n'en a pas moins l'intention de décliner urbi et orbi ses thèmes favoris, écrivait alors Libération. Une ode à la famille chrétienne à Auray, où il rencontrera des jeunes couples; la solidarité avec les pauvres à Tours, où lui seront présentés 200 "blessés de la vie" (dont des immigrés sans papiers, voire des séropositifs) et la sainte adéquation entre foi, nation et culture à Reims pour la célébration de la conversion de Clovis."
Le contexte, lui, était alors troublé : la France est en pleine polémique sur les relations de l'église catholique et de l'Etat. Jean-Paul II avait d'ailleurs aussi été accueilli par une manifestation, avec une faux Pape.