Les extractions de sable dans la Loire n'ont pas produit que des catastrophes, elles ont permis incidemment de confirmer l'existence d'une chapelle du XIIéme sur une île disparue en face de l'abbaye de Marmoutier. La preuve, qu'entre ses digues, le "fleuve sauvage" est un fleuve de sable.
L'histoire de la Chapelle Sainte Mussette a longtemps fait partie des légendes. Malgré des témoignages anciens, des actes écrits et la bénédiction d'un évêque, personne n'avait jamais aperçu la moindre fondation, ni la moindre ruine. Même les archéologues avaient renoncé faute de trace.
La Loire, ses bancs de sable et ses crues ayant horreur du vide, le trou va être comblé par des sédiments situés en amont du fleuve, là où il y a huit siècles a été construite une chapelle.
Le même mécanisme qui déchausse les ponts et enfonce le lit de la Loire, a cette fois mis au jour des vestiges du Moyen-Âge. Passionné de la Loire et adepte de la pratique du canoë, Robert Pezzani, historien, va découvrir ces ruines lors de ses ballades au fil de l'eau. C'est lui qui va faire le lien avec "la légende" de Sainte Mussette et révéler la présence de pierres maçonnées du XIIème siècle.
Dans son étude pour la Société Archéologique de Touraine, Robert Pezzani, a mis en évidence la présence de ruines sur près de 3 000 mètres carrés en face de l'Abbaye de Marmoutier, entre Tours et Rochecorbon (Bulletin de la Société archéologique de Touraine Tome LX 2014). En comparant cartes et documents anciens avec des photos aériennes de 1972, il a fait le lien entre l'extraction du sable et la réaparition de la chapelle Sainte Mussette.
Avec l'histoire des retrouvailles avec cette chapelle, découvrez l'enjeu majeur du sable de Loire :