Patrice Latron a pris ses fonctions de préfet d'Indre-et-Loire, aussitôt 2023 débuté. Cet ancien officier de l'Armée de Terre, passionné de course à pied, n'en est pas à sa première nomination.
En 2023, nouvelle année rime avec nouveau préfet en Indre-et-Loire. Après le limogeage Marie Lajus, début décembre, par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, Patrice Latron a pris officiellement ses fonctions ce lundi 2 janvier 2023. "Un métier passionnant, mais d'une exigence rare" déclare-t-il.
"L'actualité très récente en a fait la démonstration" poursuit-il, faisant sans doute référence à sa prédécesseure. Les relations tendues avec les élus locaux auraient poussé le sommet de l'État à précipiter son départ. Avec, comme épine dans le pied, son opposition à un projet immobilier dans le parc du château de La Vallière. Une version en partie démentie par le ministre.
Un homme, deux métiers
Patrice Latron, 61 ans, c'est en tout cas un homme, pour deux métiers : d'abord officier au sein de différents régiments de parachutistes et d'infanterie de marine, pendant une quinzaine d'années. Au début des années 90, il passe par le Gabon, Sarajevo et Matignon où il devient aide de camp du Premier ministre, et rejoint le corps préfectoral en 1997. Il évolue ensuite au sein de plusieurs préfectures, depuis vingt ans. Directeur de cabinet, sous-préfet, secrétaire général, puis préfet. L'Indre-et-Loire, c'est son troisième département.
Après Saint-Pierre-et-Miquelon, et l'Yonne, en passant par la Guyane où il a été "directeur de crise" au début de la pandémie de covid-19, c'est dans le 37 qu'il poursuit sa carrière. Entre-temps, quelques "parenthèses" explique-t-il. Il quitte ainsi le cabinet de la ministre déléguée aux Anciens combattants pour reprendre sa casquette de préfet. "Je retrouve avec plaisir le terrain" affirme-t-il "ça été une grande joie de retrouver la possibilité de servir."
Découverte du territoire
"Je ne connais pas le département" admet celui qui est né à Bida, en Algérie. Un nouveau terrain pourra apprécier à travers l'une de ses passions, la course à pied. "Historiques, industriels, culturels, touristiques", il découvre, depuis son arrivée fin décembre 2022, "un territoire qui a énormément d'atouts", malgré une situation "politique compliquée, mais ce n'est pas l'apanage d'ici". Entre "respect de la loi" et accompagnement des élus "le chemin est parfois étroit, souvent compliqué" reconnaît-il.
Homme de terrain ?
Le nouvel homme de l'Etat, est-il un homme de terrain ? "Je ne vais pas vous dire que je préfère rester dans mon bureau", rétorque-t-il. Selon lui, son rôle, c'est : "aller au-devant des gens, sur le terrain, et travailler avec les bonnes volontés, et il y en a beaucoup".
Il reconnaît aux élus "la permanence, la légitimité du suffrage". Loin de lui l'idée de ramener le calme dans les rangs, une affirmation qui serait "prétentieuse et imbécile" : "Les élus ne sont pas une armée, avec le petit doigt sur la couture du pantalon".
De passage, par sa fonction, il compte cependant apporter sa vision, son expérience "parfois d'autres façons de faire". En clair, "pas d'approche directive dans un territoire que je ne connais pas."
Un homme de rigueur, qui souhaite aller "au contact des gens", c'est la réputation qu'il espère en tout cas traîner derrière lui.
