Ce mardi 7 mai, le tribunal de commerce de Tours doit se prononcer sur l'avenir du Tours Football club. Le club qui évolue en National 3 et qui emploie 28 salariés demande un report avec un délai d'un mois et demi pour assainir la situation financière du club. Le tribunal de commerce pourrait aussi prononcer la liquidation judiciaire du club.
Six ans après avoir quitté la Ligue 2, l'ancien club d'Olivier Giroud et de Laurent Koscielny poursuit sa descente aux enfers. Le club de foot fondé en 1951 risque le dépôt de bilan et une rétrogradation en régional 2. Son avenir repose sur la décision du tribunal de commerce de Tours ce mardi 7 mai.
L'audience aura lieu à 14 h à huis clos. "Je serai là avec le président Jean-Marc Ettori, notre avocat et des supporters du club", annonce Richard Plantureux, président délégué du Tours FC qui dit avoir consacré tout son week-end à la finalisation du dossier destiné au tribunal de commerce. Il explique que le club a envoyé un certain nombre d'éléments sur sa trésorerie et sa gestion et s'en remet désormais entièrement à l'appréciation des juges.
Des preuves de futures rentrées d'argent
Parmi les pièces envoyées au tribunal de commerce, "il y a une promesse officielle de versement de la FIFA de 172 000 euros sur les 430 000 euros dus au Tours FC". Ces contributions de solidarité représentent la moitié du budget du club. La Fifa accuse un retard de paiement de dix mois.
Une contribution de solidarité est un pourcentage versé au club de formation lorsqu'un joueur est transféré d'un pays à un autre. Jusque-là les clubs se débrouillaient entre eux. Depuis un an c'est la FIFA qui gère la répartition. "Résultat de cette usine à gaz : dix mois après nous n'avons toujours pas touché d'argent alors que normalement ces sommes versées chaque mois", raconte Jean-Marc Ettori, propriétaire et président de Tours FC.
Nous avons demandé un report d'audience, le temps que la trésorerie arrive, qu’on puisse payer nos dettes.
Richard Plantureux, président délégué du Tours FC
Conséquence de ces retards de paiement : en mars, les salariés du club n'ont pas reçu de virement. Ce n'est que mi-avril que le club leur a transféré une partie des sommes dues, après que le propriétaire du club Jean-Marc Ettori, a avancé 20.000 euros.
"Nous avons demandé un report d'audience, le temps que la trésorerie arrive, qu’on puisse payer nos dettes. Si aujourd'hui nous n'avons pas la trésorerie pour le faire, d'ici le 30 juin je pense que nous y arriverons. On a les recettes qui vont arriver. On a des factures qui sont faites L’objectif est de laisser le club le plus sain possible au repreneur", rappelle Richard Plantureux, le président délégué du Tours FC.
Il ajoute que vendredi, il a reçu un courrier inattendu du Milan AC qui annonce le versement sous 30 jours de 10 500 euros correspondant à une indemnité supplémentaire pour Olivier Giroud puisque le Milan AC s’est qualifié et que l’ancien joueur du Tours FC a joué 60 % du temps de match.
Enfin, le CTRO, centre technique du Tours FC, a été remis en place avec des logements, "ce qui apporte aussi de nouvelles recettes importantes au club".
Une demande d'échelonnement de la dette à la Ville de Tours
Le Tours FC demande un geste à la Ville de Tours.
En effet, la dette du club envers la Ville s'élève à 160 000 euros. Des sommes en compensation doivent permettre de ramener cette dette à 100 000 euros. "Si la mairie accepte d'échelonner le paiement de cette somme qui nous plombe, ça nous aiderait fortement devant le tribunal de commerce", lance Richard Plantureux.
Jean Marc Ettori ajoute : "Si la Ville de Tours ne veut pas nous aider nous, elle peut aider l'association du Tours FC en grande difficulté. Ensuite l'association qui nous doit un peu moins de 170 000 euros pourrait nous payer ses dettes et nous serions tranquilles".
Je souhaite partir au plus vite en laissant les finances les plus saines possibles
Jean-Marc Ettori, propriétaire du Tours FC
Le président Ettori a hâte de partir
Si le dépôt de bilan est évité, le ou les repreneurs devront épurer la dette du club estimée à deux millions d'euros payable en huit ans dans le cadre du plan de redressement. "J'ai abandonné tout l'argent que j'ai investi dans le club. J'ai mis 10 millions d'euros pour épurer la dette quand je suis arrivé en 2013. J'ai fait l'erreur de venir il y a onze avec des promesses des municipalités qui n'ont pas été tenues. Je n'ai qu'une hâte c'est d'en finir avec tout ça. Je souhaite partir au plus vite en laissant les finances les plus saines possibles", souffle Jean-Marc Ettori, le président du Tours FC avec sa verve bien connue.
Une relégation en régional 2 voire pire...
Parallèlement à la procédure de redressement judiciaire, le club est à vendre pour un euro symbolique.
À quinze jours de la fin du championnat, le Tours FC préfère garder le nom des trois potentiels repreneurs secret pour le moment. "Vous comprendrez que nommer des personnes est compliqué parce que dès qu’on les nomme il y a des gens qui leur sautent dessus. On préfère finaliser les choses d’abord," confie Richard Plantureux.
Avant l'été, le club a rendez-vous devant la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), le gendarme financier du football qui pourrait décider, au vu de la situation financière du club, de reléguer l'équipe en régional 2, ce qui avait déjà été le cas en 2021. Pour Jean-Marc Ettori, "si le club est liquidé, l'équipe du Tours ne va pas descendre en régional 2. Tout va être arrêté et l'équipe va descendre au niveau des matches de district et de quartier. C'est tout. "
Richard Plantureux confirme : "S’il y a report d'audience ce 7 mai, les investisseurs mettront de l’argent, s’il y a liquidation, la société disparaît et on est possiblement sur une disparition du club et une association avec 600 licenciés en grande difficulté qui disparaîtra aussi".
Contacté par notre rédaction à deux reprises, l'adjoint aux sports de la Ville de Tours, Eric Thomas, n'a pas répondu. La municipalité de Tours est propriétaire du stade de la Vallée du Cher et des locaux.