Le procureur de la République, Christian Magret, a requis à l'encontre de Sylviane Gigi (ex-Hamon) : 3 ans de prison dont 18 mois avec sursis, assorti de 3 ans de mise à l'épreuve avec obligation de rembourser les victimes et le Trésor Public. Le délibéré est attendu le 6 septembre prochain.
Le procureur souhaite également que Sylviane Gigi (ex Hamon) suive des soins et qu'une interdiction d'exercer dans le milieu bancaire ou commercial soit prononcée. Le procureur de la République n'a pas pu aller plus loin dans ses réquisitions car la prévenue est atteinte de troubles psychologiques. Deux expertises sur trois ont validé cette thèse. De facto, la peine prononcée est automatiquement réduite. Elle choquera sans doute les victimes qui ont parfois perdu des dizaines de milliers d'euros voire, pour certains, des centaines de milliers d'euros.
C'est le cas de son propre fils à qui, Sylviane Gigi, a soutiré 233 000 euros. "Votre fils n’a pas eu la force de venir. Vous n’êtes plus sa mère." a déclaré l'avocat du fils avant d'ajouter avec une certaine violence verbale :"Près de dix ans après, ils ne s’en remettent toujours pas. Les banques les traînent devant la justice. Ils doivent les rembourser pour des prêts qu’ils n’ont pas perçus, précise-t-il. On est au-delà de la responsabilité pénale, ça confine à l’indignité humaine. Ce gosse, vous lui avez gâché sa vie. Sa mère, il ne voulait que l’aimer. »
Par ailleurs, contrairement à ce qui était prévu, le procès de la Madoff de Touraine se termine ce jeudi 24 mai au terme du deuxième jour de procès. Il était initialement prévu sur trois jours mais la présidente de l'audience n'a pas souhaité prendre plus de temps dans le traitement de cette affaire particulièrement médiatisée.
Rappel des faits
Le procès de Sylviane Hamon, une ex-employée de banque surnommée par la presse "la Madoff de Touraine", accusée d'avoir soutiré quelque6 millions d'euros à plus de 70 victimes, s'est ouvert mercredi pour deux jours devant le tribunal correctionnel de Tours. Mme Hamon, qui comparaît pour "escroquerie et exercice illégal de la profession de banquier", est accusée d'avoir mis sur pied une vaste escroquerie de type pyramidal semblable à celle pratiquée par l'escroc new-yorkais Bernard Madoff. Elle promettait des placements fictifs à des taux mirobolants, et les intérêts versés aux premiers "investisseurs" étaient payés par les capitaux investis par les nouveaux arrivants.
Installée dans le petit village de Benais (Indre-et-Loire), elle occupait un poste de conseillère municipale et s'était lancée après son licenciement de la banque BNP Paribas dans un rôle officieux de conseillère en placements financiers, recrutant ses "clients" dans sa famille, parmi ses proches et ses voisins. Les montants "investis"allaient de 300 à 200.000 euros.