Alors que Benjamin Pionnier ne devrait pas être renouvelé à la direction du Grand Théâtre de Tours, les relations entre les musiciens et l'institution n'ont jamais été aussi délicates, allant jusqu'à une plainte pour harcèlement.
La crise continue de s'amplifier au Grand Théâtre de Tours. Trois ans après le départ de Jean-Yves Ossonce, directeur controversé et poursuivi par trois choristes pour harcèlement moral, son remplaçant Benjamin Pionnier pourrait être à son tour sur le départ. Le 24 juillet, la nouvelle municipalité a annoncé dans un communiqué que son contrat ne serait pas tacitement reconduit, mais qu'un nouveau directeur général du Grand théâtre serait sélectionné.
Une programmation vide et des musiciens désoeuvrés
La programmation de l'institution musicale, quant à elle, reste désespérément vide, signe du conflit profond qui oppose la direction à une grande partie des 56 musiciens. "L'âme du Grand Théâtre, c'est l'orchestre et les musiciens" regrette la tromboniste Ingrid Pico-Heide, qui n'a plus joué la moindre note à l'opéra depuis le début du confinement. "On est très triste de voir qu'il n'y a rien de prévu, ça nous brise le coeur." Plusieurs membres de l'orchestre remettent en effet en cause les compétences musicales et managériales de Benjamin Pionnier."Les gens ne sont pas dupes"
"Ossonce était quelqu'un de très autoritaire, très exigeant", note un autre membre de la formation, joint par téléphone, qui déplore que l'actuelle direction ne montre "aucune autorité, aucune exigence, aucune explication". "Le travail n'était pas là, la précision n'était pas là non plus, et les gens ne sont pas dupe", affirme quant à elle Audrey Rousseau, l'une des deux violons solo. De fait, plusieurs musiciens accusent leur directeur d'avoir volontairement gonflé son CV. Une accusation à laquelle l'intéressé a souhaité répondre par mail.Inquiète de juguler la crise, qui empêche les musiciens de travailler et a considérablement entaché le prestige du Grand théâtre, la municipalité a décidé d'annuler la reconduction tacite du directeur général, et organisé une sélection. "On fait tout pour arriver le plus rapidement possible à avoir un bon candidat", explique Christophe Dupin, l'adjoint à la culture. Il reviendra à un "jury d'expert", d'ici la rentrée, de déterminer qui succédera à Benjamin Pionnier.Mon possible renouvellement devant être examiné en 2020, un syndicat hors des organisations légitimes a décidé, afin d'influencer les évaluateurs en responsabilité, de mener une véritable campagne de diffamation associée à une opération de lynchage hors normes
Retrouvez ci-dessous le reportage de B. Bruère, B. Gabel et G. Engels