Suivez l'idée, les Jardinières masquées sont un collectif de citoyens se réappropriant les parcelles de terre délaissées par la ville pour y planter des plantes comestibles.
Le ciel est déséspérement gris en ce dimanche après-midi de printemps. Pourtant, c’est ce jour-là que les Jardinières masquées ont donné rendez-vous à qui voudra au parc de La Gloriette pour procéder à quelques plantations.
Le temps décourageant sans doute beaucoup de potentiels participants, les rangs des Jardinières masquées sont un peu maigres. Alain et Pascal sont quand même venus. Eux appartiennent déjà au collectif et bêchent avec bonne humeur la terre encore humide.
Alain, membre des jardinières masquées, nous explique le concept :
Alain a connu le collectif « par un jeune du mouvement Slow-food qui m’en a parlé. Et puis je connais Baptiste Dubanchet qui faisait déjà partie des Jardinières masquées (ndlr : Baptiste Dubanchet s’est fait connaître en traversant l’Altlantique en pédalo en se nourrissant de restes et d’invendus) ».
Alain est convaincu par la décroissance et adhère aux principes des Jardinières masquées.
Participer à la démarche pour que les gens soient autonomes pour se nourrir et qu’on arrête d’être esclave de la société de consommation.
Ancien jardinier et pépiniériste, Alain montre à Pascal comment semer des graines qui donneront bientôt des choux et des carottes. Car l’entraide et la transmition sont aussi des valeures cardinales des Jardinières masquées.
« Je trouve ça intéressant pour les gens qui n’ont jamais tenu un jardin, parce qu’il y a l’idée de faire ces plantations collectivement et ainsi, apprendre que chaque graine a sa spécificité. Par exemple, ça ne sert à rien des planter des tomates avant les Saints de Glace », indique Pascal.
Ce dernier possède un jardin depuis un an seulement et profite des conseils que lui prodigue Alain pour bien semer les choux. Les légumes plantés ce jour-là pousseront et iront ensuite à qui les voudra. N’importe qui pourra ainsi les récolter.
Appuyé sur sa pelle, Pascal ajoute pour terminer : « Et ça permet de recréer des dynamiques citoyennes, et ça, c’est vraiment important. Pas besoin de budget, il faut juste de l’énergie et des gens qui ont quelques connaissances ».
Le saviez-vous ?
Ce type d’intiative existe dans plusieurs autres villes de l’hexagone. En 2008, un mouvement mondial a même été lancé en Angleterre sous le nom « Des incroyables comestibles ». Actuellement, 475 villes à travers le monde participent à ce mouvement.
CARTE INTERACTIVE. D'autres initiatives dans la région Centre-Val de Loire