Tours : les organisateurs des Assises du journalisme veulent une "Villa Albert Camus du journalisme"

Il s'agirait d'une première pour le journalisme francophone. 

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Un lieu sur le modèle de la villa Médicis de Rome, dédiée aux artistes. La référence manque peut-être un peu de modestie, mais l'idée est là. Lors des Assises du journalisme de Tours, l'association Journalisme et citoyenneté -organisatrice des Assises - a présenté un projet de "Villa Albert Camus du journalisme"

Encore au stade d'idée, cette résidence devrait "accueillir sur la durée des journalistes du Nord et du Sud" selon le fondateur de l'association, Jérôme Bouvier. L'espace devrait également être un espace dédiée à la recherche et à l'histoire du journalisme, en plus d'organiser expositions et événements. 

Une première pour la francophonie


"Dans l'espace anglophone, vous avez le Newseum à Washington, lieu d'exposition, de débats, de production; en Allemagne il y a un lieu équivalent; mais une telle référence n'existe pas dans l'espace francophone", a relevé Jérôme Bouvier pour expliquer la genèse de son projet. 

Trois comités vont être constitués pour structurer cette initiative : un comité de soutien auquel la romancière Leïla Slimani a accepté de participer, un comité scientifique  et un comité éditorial avec pour mission de mettre "en place un cahier des charges" d'ici six mois. 

Albert Camus, éternelle référence


Avec l'accord de sa fille, Catherine Camus, Jérôme Bouvier a voulu nommer ce lieu "Villa Albert Camus", pour rendre hommage à l'écrivain et journaliste de renom. 


"Homme de dialogue entre les deux rives de la Méditerranée" selon les mots du président de l'association, Albert Camus a beaucoup réfléchi à l'éthique et au rôle du journalisme. 

En 1939, il publie notamment, dans le journal qu'il dirige, à Alger, un manifeste sur les quatre moyens d'être un journaliste libre : "la lucidité, le refus, l'ironie et l'obstination". 

"La lucidité suppose la résistance aux entraînements de la haine et au culte de la fatalité",
écrit-il, dans ce texte publié trois mois après le début de la Seconde Guerre Mondiale.

"En face de la marée montante de la bêtise, il est nécessaire également d'opposer quelques refus. Toutes les contraintes du monde ne feront pas qu'un esprit un peu propre accepte d'être malhonnête", poursuit-il.

"Nous en venons ainsi à l'ironie (...) Il reste donc que l'ironie demeure une arme sans précédent contre les trop puissants. Elle complète le refus en ce sens qu'elle permet, non plus de rejeter ce qui est faux, mais de dire souvent ce qui est vrai", complète-t-il, faisant notamment référence aux publications déjà caustiques du Canard Enchaîné. 

"Cette attitude d'esprit brièvement définie, il est évident qu'elle ne saurait se soutenir efficacement sans un minimum d'obstination", conclut-il. 

En l'honneur de ses engagements et de son ouverture d'esprit, le lieu pourra être ouvert sur l'une ou l'autre rive de la Méditerranée. Affaire à trancher. 

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