Une page se tourne à la base aérienne 705. Présente à Tours depuis 1961, l’Ecole de l'Aviation de Chasse (EAC) effectue son dernier vol en patrouille. Les Tourangeaux vont entendre et apercevoir une dernière fois les Alphajet qui tirent, eux aussi, leur révérence.
En fin de matinée, les Tourangeaux vont entendre une dernière fois le vrombissement des Alphajet dans le ciel gris de ce vendredi 5 juin 2020. Une date qui restera dans les annales de l'histoire de l'aviation militaire. Cette dernière tournée débutera par Saumur, puis elle survolera toutes les dix minutes les communes suivantes : Cinq-Mars-la-Pile, Saint-Etienne-de-Chigny, Luynes, Fondettes, ParçayMeslay, Vouvray, Rochecorbon, Saint-Cyr-sur-Loire et enfin Tours. Il est également planifié un survol des châteaux de Chenonceau et Villandry. Ce dernier vol Alphajet clôturera l’histoire de l’EAC sur la BA 705.
C'est parti pour le dernier vol de l'EAC de Tours. Décollage dans moins de 10 minutes.
— Escadrons de Chasse français (@EscadronsChasse) June 5, 2020
Profitez, les gars, tournez-là bien, cette belle dernière page...#Alphajet #EAC #TheEnd pic.twitter.com/xqLa2HCy9F
La BA 705 a formé au total 4900 pilotes qui ont obtenu leur brevet de pilote de chasse. La dernère promotion de 2020 a profité à 18 pilotes de chasse et navigateurs officiers système d’armes, formés à l’EAC. L’Ecole de l'Aviation de Chasse avait été créée, à l'origine, en pleine seconde guerre mondiale, en 1943 à Marrakech. Puis l’EAC avait découvert le ciel de Meknès, en 1944. Après près de 20 ans à survoler l’Atlas, elle est arrivée en métropole au sein de ce qui est devenu le berceau de la Chasse pendant presque 60 ans : la BA 705 de Tours.
La BA 705 de Tours, point de passage obligé de la formation
Auparavant, la formation s’articulait autour de 4 quatres phases d’apprentissage. Après être passés par la BA 701 de Salon de Provence pour de la formation générale avec des premiers vols sur Cirrus SR 20, puis par Cognac-Châteaubernard où les pilotes s'entrainaient sur GROB 120 et TB 30 Epsilon, la troisième était consacrée à la BA 705 de Tours.
À l’Ecole d’aviation de chasse (EAC), les futurs pilotes se spécialisaient sur Alphajet. A l’issue de cette phase de formation, les élèves promus pilotes de chasse, obtennaient leur brevet lors de la cérémonie du « macaronnage ». Restait la 4e phase du processus, l’Ecole de transition opérationnelle (ETO), où les futurs pilotes étaient formés aux notions de combat aérien, et affectés par la suite sur Rafale ou Mirage 2000 en escadron.
Les mécaniciens sur le départ également
L’Escadron de soutien technique aéronautique (ESTA) 15.314 « Val de Loire » était une unité de mise en œuvre et de maintenance aéronautique. Sa mission principale consistait à assurer le soutien technique aéronautique des Alphajet exploités par l’École de l’aviation de chasse. Elle assurait aussi le soutien des Alphajet du GERSA et pouvait également être sollicitée ponctuellement pour les Alphajet de la Patrouille de France. Elle possèdait trois hangars de maintenance, un atelier oxygène liquide et une zone de huit hangarettes à hygrométrie contrôlée.
Avec la fin de l’activité aérienne militaire sur la BA 705, l’ESTA entame sa phase de déflation depuis septembre 2019. Elle gère actuellement une petite dizaine d’Alphajet, suite au futur départ de l’EAC. Par le passé, il a été dénombré jusqu'à une soixantaine d’appareils sur la plateforme. A compter de septembre 2020, l’ESTA sera constitué d’un échelon liquidateur de trente personnes, qui aura la charge de libérer les différents locaux, en vue de la cession des infrastructures au domaine civil.
Histoire de la BA 705
Après 59 ans de présence dans le ciel tourangeau, le départ de l’École de l’aviation de chasse (EAC) marque un tournant dans l’histoire de l’Armée de l’air. L’EAC a puisé ses racines dans son premier lieu d’affectation : le Maroc. Créée en 1943 à Marrakech, l’EAC découvre le ciel de Meknès dès 1944. Après près de 20 ans à survoler l’Atlas, elle est rentrée en métropole au sein de ce qui est devenu le berceau de la Chasse pendant presque 60 ans. D’une école spartiate fondée avec les restes d’unités aériennes dissoutes, elle a structuré un socle solide sur lequel toute la colonne vertébrale de l’aviation de chasse s’est formée.Elle arrive ensuite à Tours en 1961 avec ses T-33 et ses Mystère IV. Dernier avion ayant équipé l’EAC à Tours, l’Alphajet arrive le 4 mai 1979. Il partage le parking de l’EAC avec le T-33 jusqu’en novembre 1981, avant de faire cavalier seul dans le ciel de Touraine. Pour le 14 Juillet 1980, 20 Alphajet défilèrent dans le ciel de Paris pour marquer l’entrée en service de ce nouvel avion école. L’EAC a breveté 4 853 pilotes de chasse et 291 navigateurs officiers système d’armées depuis son arrivée à Tours. L’EAC sera ensuite sur Pilatus PC-21 sur la Base aérienne 709 de Cognac Châteaubernard.