En grève depuis cinq mois, les pompiers tourangeaux qui célébraient la Sainte-Barbe ce 7 décembre au collège Anatole France ont quitté les lieux juste avant le discours des élus, pour manifester leur exaspération.
Drôle d'ambiance à Tours, alors que les pompiers étaient réunis pour la Sainte-Barbe, la fête de leur corps de métier. Au collège Anatole France, dans le centre-ville, les capitaines Nicolas Barnault et Fadi Chami se sont succédés à la tribune pour saluer le travail de leurs équipes, mais aussi relever les difficultés auxquels elles faisaient face.
"Nous avons réalisé depuis le début de l'année 9.900 missions de secours ; le cap des 11.000 devrait être atteint à la fin de l'année", a déclaré le capitaine Chami selon nos confrères la Nouvelle République présents sur place. Mais dans le même temps, les pompiers ont fait face à des contraintes inédites : "Nous avons déposé plainte à huit reprises depuis le début de l'année. Il y a 48 heures, deux équipages ont été menacés par une arme à feu à Tours Centre."
"Rien n'a changé !"
En grève depuis le 26 juin, les sapeurs-pompiers réclament davantage de moyens et d'effectifs pour accomplir leurs missions. Particulièrement suivi dans l'Indre-et-Loire et le Cher, le mouvement s'était illustré en peignant des slogans comme "Effectifs en baisse = danger" ou "Feux de révolte" sur les véhicules. "Année après année, concertation après concertation, nous avons tenté de vous informer, de vous alerter...", a déploré Anthony Moreau, représentant départemental du syndicat SPASDIS-CFTC. "Rien n'a changé !"Discours d'Anthony MOREAU représentant du SPASDIS-CFTC 37 lors de la cérémonie de Ste Barbe à #Tours.
— POMPIERS & PATS / SPASDIS 37 (@POMPIERS_CFTC37) December 8, 2019
Si les sapeurs #pompiers ont quitté les rangs à l'issue de ce discours, c'est afin d'exprimer leur colère face aux traditionnels discours de cérémonie.https://t.co/YuPVvIZlz9
Un geste fort et des élus médusés
Pour marquer leur mécontentement, les sapeurs-pompiers ont ensuite quitté les lieux en masse, alors que les élus devaient prendre la parole à leur tour. Premier à devoir prendre la parole, le maire de Tours Christophe Bouchet a assisté, médusé, au départ silencieux des soldats du feu. "Nous ne nous permettrions pas de venir expliquer à un élu, agriculteur de profession, son métier, alors qu’il ne vienne pas nous expliquer le nôtre ou tenter de nous expliquer comment se passer des besoins exprimés", a commenté le syndicat SPASDIS-CFTC sur les réseaux sociaux.? Aujourd'hui lors de la cérémonie de la Sainte Barbe de Tours pendant le discours des élus.. les #pompiers ont décidé de ne pas écouter les "idiots" ? Bravoo beau message.#GreveGenerale #Macron #France #Giletsjaunes #greve7decembre #Acte56 pic.twitter.com/fa2tDB3ga1
— Le Général ? (@leGneral2) December 7, 2019
Nous ne nous permettrions pas de venir expliquer à un élu, agriculteur de profession, son métier, alors qu’il ne vienne pas nous expliquer le nôtre ou tenter de nous expliquer comment se passer des besoins exprimés.#Blére #Touraine #Pompiers #SDIS #RasLeBolDesDonneursDeLeçon
— POMPIERS & PATS / SPASDIS 37 (@POMPIERS_CFTC37) December 8, 2019
Absents de la fin de la cérémonie, les sapeurs-pompiers ont également boudé le vin d'honneur et mis en place des affiches mentionnant leurs revendications, rapporte également la Nouvelle République. Le 5 décembre, les pompiers grévistes étaient dans la rue avec d'autres corps de métiers du mouvement interprofessionnels initié la semaine dernière contre le projet gouvernemental de réforme des retraites.
Les sapeurs-pompiers professionnels, en lutte depuis des mois, ont rejoint le cortège rassemblé place de la Liberté. #Tours #Retraites pic.twitter.com/MCRSSBBBAa
— NR Tours (@NR_Tours) December 5, 2019