Le député de la première circonscription d'Indre-et-Loire Charles Fournier a découvert qu'il n'était pas rattaché à son parti Europe-Écologie-Les Verts, mais au Mouvement Écologiste Indépendant. Une erreur qui va rapidement être rectifiée mais qui aurait pu coûter cher.
S'il y a certes le mot "Écologie" dans le nom des deux partis, "Je suis loin de partager les idées du MEI", dit avec sourire Charles Fournier. Pourtant, le député de la première circonscription d'Indre-et-Loire est actuellement bien rattaché au Mouvement Écologiste Indépendant et non à Europe-Écologie-Les Verts, étiquette sous laquelle il est sorti vainqueur du scrutin des législatives en juin 2022.
A l'origine de cette erreur, une manipulation malencontreuse mais aussi il faut bien le dire, un peu de précipitation. La date limite pour faire parvenir sa demande de rattachement à l'Assemblée Nationale est fixée au mois de novembre, et celle de Charles Fournier a été transmise sur le tard, et pas par lui. "C'est un de mes collaborateurs qui s'en est occupé", explique l'élu, "et il a malencontreusement coché la case du Mouvement Écologiste Indépendant au lieu de celle d'EELV."
Ce sont les contacts de Charles Fournier qui, sur les réseaux sociaux, ont été les premiers à l'avertir, et les membres d'EELV n'ont pas tardé, eux non plus, à relever l'erreur et à la lui confirmer. Il s'est alors immédiatement fendu d'un mail à l'Assemblée Nationale pour faire rectifier le tir. "Cela devrait être réglé lundi et je vais les appeler pour m'en assurer", ajoute Charles Fournier pas plus inquiet que cela.
"Si on ne s'en était pas rendu compte, les aides publiques auraient pu partir au MEI."
Le rattachement à un parti ou un groupement politique est une étape importante pour les partis. En effet, les résultats des élections législatives fixent en grande majorité le montant de l'aide financière qui leur sera allouée par l'Etat. Chaque député permet à son parti d'empocher une somme et, dans le cas de Charles Fournier, les aides publiques auraient pu directement atterrir dans les poches du MEI. Heureusement, il n'en est rien rassure le député, "L'erreur est juste dans le rattachement. Les listes n'ont pas encore été arrêtées et ce n'est qu'une fois ces listes définitives que le financement est déclenché. Si on ne s'en était pas rendu compte, oui, ça aurait pu partir au MEI."
Plus de peur que de mal donc pour le député "EELV" d'Indre-et-Loire, qui s'est fendu d'un tweet pour expliquer la situation à ses soutiens et faire "de la pédagogie". "Je voulais montrer que ça peut arriver, qu'il faut être très vigilant", commente l'élu qui, malgré une légère frayeur, n'est pas rancunier. "Je n'en veux pas absolument pas au collaborateur qui a fait l'erreur. Vu l'engagement et le travail extraordinaire qu'ils font", argue Charles Fournier. " Et puis, je n'avais qu'à m'en occuper moi-même", plaisante-t-il.