Les habitants d'un hameau, partagé entre l'Indre et la Creuse, ont eu la triste surprise de découvrir leur cheval mort dans son pré. L'animal portait les traces d'actes de mutilations d'origine humaine.
Le parquet de Guéret, dans la Creuse a ouvert une enquête pour "sévices graves et actes de cruauté" après la découverte du cadavre d'un cheval mutilé à une oreille, à un oeil et au sexe dans le nord-ouest de la Creuse, a-t-on appris ce 29 décembre auprès du parquet.
Des mutilations sur la tête et les organes génitaux
Selon le procureur Bruno Sauvage, l'équidé a été découvert mort le 26 décembre au hameau de Rhodes, partagé entre la commune de Mouhet, dans l'Indre, où résident ses propriétaires, et celle d'Azérables, dans la Creuse, où a été retrouvé l'animal. Le cheval portait les traces de plusieurs blessures, dont "l'oreille gauche découpée, l'oeil gauche crevé et une abrasion importante au niveau du sexe", des "sévices réalisés par un être humain", poursuit le procureur.
La nécropsie, réalisée le 28 décembre, a également démontré que ce mâle de 22 ans "présentait également un hématome très important au niveau de la gorge et un hématome sur le front, sans fracture crânienne mais pouvant être consécutif à un coup de matraque". Selon l'examen, les mutilations à l'oeil et à l'oreille ont été réalisées "ante mortem".
L'enquête a été confiée à la brigade de recherches de la gendarmerie de la Creuse. Une vague de mutilations de chevaux, parfois mortelles, en particulier depuis cet été, a déclenché une véritable psychose en France, au point qu'une cellule d'enquêteurs dédiée a été créée mi-septembre, sous l'égide de la police judiciaire
de la gendarmerie nationale.
500 faits de mutilations en 2020, mais seulement 16% d'origine humaine
Début décembre, la gendarmerie avait recensé au total près de 500 faits de mutilations de chevaux en 2020, selon une source proche du dossier. Mais pour seulement 16% des cas une action humaine a été établie, le reste des morts et blessures étant d'origine naturelle, selon la même source.
Des chiffres qui ont sérieusement affaibli l'hypothèse d'un vaste phénomène criminel. Aux États-Unis, en Grande-Bretagne ou en Allemagne, où des vagues de mutilations d'équidés ont été constatées par le passé, des enquêtes longues et approfondies ont conclu que la plupart des blessures étaient accidentelles ou causées post mortem par des charognards (renard, corbeau..).