La dialogue social entre le groupe aéronautique Safran et les syndicats semble avoir porté ses fruits. Le groupe a signé ce 8 juillet avec FO, la CGT, la CFDT et la CFE-CGC un accord dont le but assumé est "d'éviter un plan social".
Alors que le nombre d'entreprises touchées par la crise du secteur aéronautique continuent d'augmenter, les bonnes nouvelles se font rares. Mais le groupe aéronautique Safran et les syndicats représentant son personnel (FO, CGT, CFE-CGC et CFDT) se sont néanmoins félicité ce 8 juillet de la signature d'un accord de groupe "pour la transformation de l'activité" et la préservation des emplois. En Centre-Val de Loire, le groupe Safran est implanté sur une demi-douzaines de sites, comme à la Ferté-Saint-Aubin dans le Loiret, à Joué-lès-Tours et Loches en Indre-et-Loire et à Issoudun dans l'Indre.
"Aucun départ contraint" cette année
En clair, l'accord garantit selon le syndicat FO qu'il n'y aura "aucun départ contraint" jusqu'en 2021, mais que 3000 salariés du groupe (qui en emploie plus de 95 000) pourront prende leur retraite de manière anticipée grâce à "des primes de départs pouvant aller jusqu’à 11 mois de salaire pour 40 ans d’ancienneté" ou au "financement à 100 % par Safran des rachats 4 trimestres de cotisation retraite". FO s'est par ailleurs félicité de l'obtention d'un nouveau dispositif pour mieux valoriser le chômage partiel auquel sont contraint de nombreux salariés.La #CFECGC #Safran signe un accord de transformation afin de préparer l’avenir et éviter les suppressions de poste. pic.twitter.com/NzEzPKbi2k
— CFE-CGC AED (@cfecgcaed) July 3, 2020
"Un moindre mal" pour la CGT locale
Mais à l'échelon local, certains ont davantage de réserves. "Pour nous, c'est un moindre mal", admet quant à lui Thierry Lafaurie, délégué CGT du site d'Issoudun de Safran Seats, qui emploie 1300 personnes localement, "mais on ne vas pas se réjouir pour autant". Pour le syndicaliste, de plus amples efforts auraient pu être consentis par le groupe et ses actionnaires, comme la diminution de leurs dividendes dans un contexte où les entreprises aéronautiques ont touché d'importantes aides publiques.Des observations qui n'ont pas empêché le groupe Safran de se féliciter d'un accord "équilibré et solidaire", "fruit d'un dialogue social exemplaire avec toutes les organisations syndicales".
Dans le secteur, il s'agit pour l'instant du premier accord négocié entre les syndicats et un groupe. A l'heure actuelle, plusieurs entreprises ont d'ores et déjà annoncé des décisions économiques liées à la crise du coronavirus. C'est le cas de Tecalemit Aerospace à Blois, mais aussi de l'équipementier Daher, qui possède 4 sites en Centre-Val de Loire et prépare un "plan de sauvegarde de l'emploi".Grâce aux mesures temporaires de cet accord, Safran et les partenaires sociaux se donnent les moyens de traverser les 18 premiers mois de la crise en protégeant les emplois et les compétences au sein du Groupe, en préservant la compétitivité, en maintenant la solidarité entre les collaborateurs, tout en préparant l’avenir pour être prêts à accélérer l’activité dès que la reprise le permettra.