Cette nuit le Sénat a voté un amendement qui pourrait bien ouvrir la porte à une révision du procès de l’affaire Mis et Thiennot. En 1946, les deux hommes avaient avoué sous la torture le meurtre d’un garde-chasse avant de clamer leur innocence.
Cet amendement va-t-il enfin débloquer les choses pour les descendants de Mis et Thiennot et leur comité de soutien, qui lutte depuis des années pour que soit rétabli leur honneur. 77 ans après les faits, c’est un immense espoir qui vient récompenser le travail accompli pour obtenir leur réhabilitation.
Six requêtes en révision rejetées
Ces deux chasseurs berrichons, accusés d’avoir tué un garde-chasse avaient avoué sous la torture. Condamnés à sept ans de prison, malgré leur rétractation, ils seront graciés en 1954.
Mais cette histoire emblématique de la lutte du pot de terre contre le pot de fer ressurgit quelques années plus tard, lors de la création du Comité Mis et Thiennot, qui va essayer à six reprises, et même après la disparition des intéressés d’obtenir un procès en révision.
Mais leurs requêtes seront toujours rejetées.
Que prévoit l’amendement ?
En séance au Sénat, c’est le Ministre de la Justice lui-même qui s’est exprimé avant le vote de cet amendement "j’ai l’honneur de vous demander de faire entrer dans notre droit un nouveau cas de révision, lorsque la culpabilité de la personne résulte d’aveux obtenus par la torture". Et de citer le département de l’Indre "très en attente du vote de cet amendement".
Le texte fait d’ailleurs référence nommément aux deux chasseurs, emblématiques. Quand des doutes sérieux existent sur la culpabilité des personnes condamnées spécialement "lorsque la condamnation résulte d’aveux obtenus par l’usage de la torture, comme cela a été le cas dans l’affaire Mis et Thiennot".
Pour être définitif, cet amendement doit encore être voté par l’Assemblée Nationale. Et on ne connaît pas encore la date de son entrée en discussion.
FRISE CHRONOLOGIQUE. L'affaire Mis et Thiennot