"C’est une décision que j’ai du mal à comprendre", le Conseil d’Etat alourdit la peine de la cycliste indrienne Marion Sicot

La cycliste indrienne Marion Sicot, suspendue dans un premier temps deux ans pour dopage, vient de voir sa peine alourdie de deux années supplémentaires par le Conseil d’Etat.

Le Conseil d’Etat a rendu sa décision ce mardi 22 Mars, en alourdissant la peine de Marion Sicot, la cycliste d’origine orléanaise installée dans l’Indre.

Deux ans de suspension supplémentaire qui s’ajoute aux deux années de condamnation pour s’être injectée de l’EPO en 2019. Concrètement, elle ne pourra participer à aucune compétition jusqu’en Mars 2024.  

Elle avait été contrôlée positive à L’EPO lors des championnats de France de 2019. Une sombre affaire à laquelle son directeur sportif était indirectement mêlé,  dans des rapports conflictuels sur fond de harcèlement sexuel, pour lequel elle a déposé plainte auprès du tribunal de Montargis.

Elle avait finalement, après une grande période de silence, reconnue s’être volontairement dopée, pour tenter de reconquérir, disait-elle, la confiance de ce dernier. L’aveu de son acte et sa reconnaissance n’ont finalement  pas payés.  

Un imbroglio au sein de l’Agence française de lutte contre le dopage  

Dans cette affaire, la commission des sanctions de l’AFLD avait allégée dans un premier temps la sanction qui habituellement est de quatre ans pour ce genre d’affaire, à deux ans.

Cette décision a été rejetée par l’Agence elle-même, qui a fait appel auprès du Conseil d’Etat. Aujourd'hui la commission est donc désavouée. L’AFLD estimait que l’affaire de harcèlement sexuel ne justifiait en rien la prise de dopant.

  Conséquences sur la carrière de la cycliste

C’est un énorme coup dur pour Marion Sicot.  Elle était revenue à la compétition l’été dernier. Après s’être engagée dans la lutte contre le dopage. Elle avait même  écrit un livre sur son parcours de vie.

Engagée dans le triathlon, licenciée à Châteauroux, et pratiquant le cyclisme d’endurance, elle venait de battre le record du monde de dénivelé positif en 24 heures à l’Alpe d’Huez en Septembre dernier.

La réaction de Marion Sicot

La sportive âgée de 30 ans savait que la décision du Conseil d’Etat risquait de remettre en question tout le travail sportif et sur elle-même fait au cours de ces dernières années. Mais c’est autre chose que de se l’entendre énoncer. Elle s’est confiée aujourd’hui même à France 3 Centre-Val de Loire.

"C’est une décision que j’ai du mal à  comprendre. Il devrait y avoir une justice « au cas par cas"… moi j’ai avoué ma prise de produit et les raisons, le harcèlement, et je prends la même sanction qu’une personne qui aurait menti et se serait tue. Comment veulent-ils faire avancer les choses si en disant la vérité, on purge la même sanction que quelqu’un qui ne dit rien".

Marion avoue que c’est difficile à encaisser. Ces deux ans de suspension supplémentaires ne passent pas. Même si elle s’est investie dans la lutte anti-dopage, son sentiment aujourd’hui, c’est que cette histoire n’a pas fini de lui coller à la peau, malgré sa bonne volonté pour faire amende honorable sur cet épisode peu glorieux de sa carrière de sportive.

 Seule consolation pour elle son public. "Je reçois beaucoup de messages de soutien. J’ai un peu tendance à laisser mon téléphone sonner, mes élèves (Marion enseigne au Blanc ndlr) me soutiennent, je leur ai dit hier soir quand la décision est tombée pour qu’ils l’apprennent de ma bouche".

Marion pourra continuer sa mission puisqu’elle est sous l’égide de l’Education Nationale. Par contre le poste de Conseillère technique départementale qu’elle briguait pour l’année prochaine, elle ne pourra pas l’exercer. Deux longues années supplémentaires à vivre dans la précarité sans compétition pour se motiver à continuer.

Il est encore trop tôt, le coup, rude, qui vient de lui être porté est encore trop récent pour prendre des décisions définitives. Aujourd’hui, il lui faut juste arriver à accepter ce nouveau revers puisque, en plus, il est impossible de contester une décision du Conseil d’Etat.  

Elle a bien écrit à la ministre des sports, mais sans trop y croire. Aujourd’hui elle est très pessimiste sur la suite de sa carrière, mais Marion a déjà prouvé qu’elle était capable de résilience, au-delà de ce que l’on imagine possible. Même si l’âge qu’elle atteint aujourd’hui peut l’inciter à un nouveau tournant dans sa vie, ce caractère combatif ne risque pas de la quitter de sitôt. 

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