Le Tour de France passera pour la sixième fois en huit ans dans les Yvelines, pour une dernière étape entre Mantes-la-Ville et Paris. Quelques champions se sont déjà illustrés dans ce département où le cyclisme amateur peine aujourd'hui à trouver sa place, regrettent certains.
"Je pense que ça va attaquer et il aura du spectacle, c'est certain ! Et pour le public, il faut se présenter effectivement en haut des côtes c'est le mieux, tout dépendra aussi de la météo, s’il va faire du vent par exemple !" Paroles d'un cycliste chevronné et titré, aujourd’hui à la retraite, il s'agit d'Alain Mas, ex-entraîneur de l’école de vélo du CAMV, du Club Athlétique de Mantes-la-Ville. À son actif, une centaine de victoires sous les couleurs de son club à la fin des années 70 et au début des années 80.
Après successivement Houilles en 2018, puis Rambouillet, Mantes-la-Jolie, Chatou et Saint-Quentin-en-Yvelines, le Tour de France passera donc une sixième fois en huit ans par les Yvelines. De quoi raviver quelques souvenirs plus anciens, chez Alain Mas. Se souvenir par exemple du palmarès d'un autre enfant du pays, un Yvelinois originaire de Mantes-la-Jolie, Sandy Casar, vainqueur notamment de trois étapes du tour de France, deuxième du Paris-Nice 2002.
"À Mantes-la-Ville, il y a toujours eu une équipe de vélo assez significative qui a connu ses heures de gloire. Pour ce qui concerne les vieilles générations, que les moins de 60 ans ne peuvent pas connaître, avant moi, il y a eu Alain Racapé (2e sur Paris/Mantes Cycliste. La course n'existe plus depuis 2020). "Il y a eu aussi le père de Sandy Casar dans les années 70 et entre 80 et 90, par exemple, Vincent Templier", originaire de Poissy.
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Une liesse populaire espérée
Alain Mas projette d'être le 27 juillet sur la route du Tour dans les Yvelines, lors de cette étape de 120 km qui conduira les coureurs jusqu'à Paris. Le parcours sera sans grandes difficultés pour les sprinteurs. Tout juste deux petites côtes, connues des cyclistes locaux : la côte de Bazemont (160 m) et à la côte du Pavé des Gardes (170 m).
"Des côtes de 4e catégorie, une formalité pour les pros...Ça ne sera pas spectaculaire, sauf s'il reste un ou deux points à prendre pour le classement de la montagne. Ce qui m'étonnerait car à ce moment-là de la course, normalement, les jeux sont faits", s'amuse ce président d'un club de cyclotourisme local.
À Mantes-la-Ville, le CAMV, 2 200 licenciés, anticipe déjà les préparatifs du passage du Tour. "On va forcément se rapprocher de la Ville pour participer à toutes les festivités qui pourraient y avoir autour de cet événement le jour même, le 27 juillet et également en amont de cette date", se félicite Nicolas Boursier, directeur du club Omnisport.
Sami Damergy, le maire (Divers centre) de Mantes-la-Ville, qui accueille le départ de cette dernière étape, espère que sa ville retrouvera la liesse qu'elle a connue lors des Jeux olympiques. "Avec le passage de la flamme olympique qui a duré 50 minutes, on a pu tourner sur l'ensemble de la journée, j'ose espérer qu'avec le départ de cette dernière étape, on va pouvoir vivre sur toute une journée", déclare-t-il. En 2022, Mantes-la Ville avait également accueilli la première étape de Paris-Nice.
Des inquiétudes dans le cyclisme amateur
Le passage du Tour aura-t-il des retombées positives sur l'activité sur les clubs cyclistes locaux ? Ce responsable d'une grosse structure qui a pignon sur rue, en doute fortement et regrette qu'"il n’y en ait que pour les pros !". "Pour les petits clubs, ne serait-ce qu'avoir pendant 12 heures l'autorisation d'organiser une course, c'est la croix et la bannière avec la sous-préfecture alors que quand ce sont les pros, c'est toute la journée qui est bloquée pour eux !".
Ce patron de club qui souhaite garder l'anonymat, s'inquiète pour l'avenir du cyclisme amateur dans le département. "Dans les années 80, il y avait 45 clubs et aujourd'hui on est plus que 15. Il n'y a que des sponsors qui nous aident, on crève d'un manque de moyens dans les Yvelines et les courses se réduisent comme peau de chagrin (...) il reste le Tour des Yvelines (les 26 et 27 avril) et deux et trois autres épreuves", commente-t-il.
Pour Alain Mas, ce que ce qui se passe dans le département est un peu le "reflet de tous de ce qui se passe en France". "C'est vrai que c'est de plus en plus compliqué de monter des clubs, d'organiser des courses avec les infrastructures routières, d'obtenir des autorisations et il n'y a pratiquement plus de clubs dans la région", constate-t-il.