Le maire d'Issoudun André Laignel autorise la réouverture du musée de la ville à compter de ce samedi 13 février, une décision à laquelle la préfecture de l'Indre s'oppose. Cette initiative va à l'encontre des mesures du gouvernement, qui a choisi de fermer les lieux culturels à l'automne dernier.
Trop c'est trop pour André Laignel. Le maire d'Issoudun, dans l'Indre, n'a pas attendu l'avis du gouvernement pour décider de la réouverture du musée de l'Hospice Saint-Roch : l'établissement peut de nouveau accueillir du public depuis ce samedi matin 10 heures.
Parce que les Musées sont des lieux de culture essentiels ; parce que les Musées sont des lieux où le risque de contamination est le plus faible ; des lieux dans lesquels on ne mange pas, ne boit pas, ne fume pas, où l’on est invité à ne pas toucher… leur fermeture permanente et totale est devenue manifestement disproportionnée.
Mais problème : cette initiative municipale va à l'encontre de l'interdiction du gouvernement. Le 30 octobre dernier, l'exécutif a décidé de fermer les lieux culturels jusqu'à nouvel ordre pour limiter la propagation de l'épidémie de Covid-19.
Le 8 février dernier, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a toutefois indiqué sur BFM TV que les musées et les monuments seraient "les premiers convoqués à la réouverture" et que ces derniers devaient "se préparer à une réouverture la plus rapide possible".
Roselyne Bachelot: "Nous nous préparons à une réouverture le plus rapidement possible des musées et monuments" pic.twitter.com/oFh43kCCcr
— BFMTV (@BFMTV) February 8, 2021
La préfecture de l'Indre s'oppose à la réouverture du musée
Dans un communiqué que s'est procuré l'AFP, André Laignel précise que seules les "galeries contemporaines" du musée d'Issoudun seront accessibles au public avec "une fréquentation simultanée fixée à 30 m2 par personne, c'est-à-dire trois fois ce qui est exigé actuellement dans les lieux autorisés". Les salles anciennes en revanche, "plus étroites et imbriquées, resteront dans un premier temps fermées".
Pas suffisant pour la préfecture de l'Indre qui s'est fermement opposée dès vendredi à la réouverture, même partielle, de ce lieu culturel. Elle a saisi le tribunal administratif pour faire invalider la décision de l'édile.
Le préfet Thierry Bonnier rappelle qu'il ne faut pas relâcher la vigilance face à la crise sanitaire, alors même que "la stratégie du gouvernement, approuvée par le conseil d’État, est d’éviter un troisième confinement." Il revient également sur les chiffres préoccupants du Covid-19 dans le département.
Selon le dernier bilan de l'ARS Centre-Val de Loire, le taux de positivité dans l'Indre est actuellement de 7,20 % et le taux d'incidence de 218,8 pour 100 000 habitants. Ces taux sont les plus élevés de la région.
Bulletin d'information #COVID19 n°199 en @RCValdeLoire
— ARS Centre-Val de Loire (@ARS_CVDL) February 12, 2021
L’épidémie circule à un niveau encore élevé.
?Ne relâchons pas nos efforts sur les mesures barrières et limitons nos contacts : face au virus, chaque geste compte.#TenirEnsemble pic.twitter.com/O4JeIjuGQB
En France, des musées ont déjà partiellement rouvert
Depuis quelques semaines, des musées possédant une partie extérieure ont pu rouvrir partiellement leurs portes. C'est le cas par exemple du musée Rodin à Paris ou encore de la Fondation Maeght à Saint-Paul-de-Vence, dans les Alpes-Maritimes : tous deux ont bénéficié d'une dérogation pour accueillir du public dans leurs jardins respectifs.
Ailleurs en France, de nombreux maires plaident pour une réouverture "expérimentale" des lieux culturels, mesure qui doit encore être étudiée.
Certains élus n'ont toutefois pas hésité à sauter le pas de leur plein gré. C'est le cas notamment à Perpignan, où le maire Louis Aliot a autorisé la réouverture de quatre musées mardi dernier. La veille, le préfet des Pyrénées-Orientales avait saisi le tribunal administratif pour contester l'initiative : la juridiction doit rendre sa décision le 15 février et devrait, sans surprise, annuler l'arrêté municipal.