Un réseau de livraison de stupéfiants par drone a été démantelé en décembre. Une quinzaine de prisons de France étaient concernées, dont celles de Châteaudun et Châteauroux. Les deux principaux responsables du réseau ont été condamnés à quatre ans de prison ferme dans la nuit de jeudi à vendredi.
Le tribunal correctionnel de Tulle a également prononcé le maintien en détention de Nolan C., considéré comme la tête du réseau, ainsi que son principal complice Belele A. Le parquet avait pour sa part requis à leur égard six ans de prison ferme. Un autre membre du réseau, Younes G., a été condamné à trois ans de prison avec maintien en détention, tandis qu'un mandat d'arrêt a été émis contre Dylan M., absent à l'audience et condamné à 18 mois de prison. Enfin, Céline K., compagne du chef du réseau, a été relaxée pour certaines poursuites, dont le blanchiment. Elle a néanmoins été condamnée à huit mois de prison avec aménagement de peine et est la seule à obtenir une restitution des scellés.
Le réseau, qui opérait dans plus d'une quinzaine de prisons en France et en Belgique, a été démantelé en décembre, près d'un an après la découverte dans la prison d'Uzerche (Corrèze) de plusieurs colis, largués au moyen de drones, contenant notamment cigarettes, stupéfiants et smartphones.
Le chiffre d'affaires total est estimé à 165.000 euros, a indiqué la procureure de la République de Tulle, Myriam Soria.
"C'est un vrai fléau, on arrive très souvent à les interpeller mais il y en a de plus en plus"
L'enquête a été ouverte après la découverte en janvier 2023 dans la prison d'Uzerche, en Corrèze, de "plusieurs colis largués au moyen de drones", contenant notamment stupéfiants et smartphones, a écrit le parquet dans un communiqué le 7 décembre 2023. Les investigations ont permis d'établir l'existence depuis l'automne 2022 d'une "équipe de malfaiteurs", dont "la tête de l'organisation" centralisait les commandes via un compte sur le réseau social Snapchat intitulé "drone2france".
En tout, une quinzaine de prisons sont concernées en France, ainsi que d'autres établissements situés en Belgique. Les centres pénitentiaires de Châteaudun, en Eure-et-Loir, et de Châteauroux, dans l'Indre, ont notamment été approvisionnés pour le Centre-Val de Loire.
Pour les autres, il s'agit des prisons d'Uzerche (Corrèze), Saint-Mihiel (Meuse), Metz (Moselle) Vivonne (Vienne), Fresnes (Val-de-Marne), Epinal (Vosges), Bois-d'Arcy (Yvelines), Tarbes (Hautes-Pyrénées), Varennes-Le-Grand (Saône-et-Loire), Toulon (Var), Tarascon (Bouches-du-Rhône), Luynes (Bouches-du-Rhône) et Draguignan (Var).
Selon la Direction interrégionale des services pénitentiaires du Grand-Centre, située à Dijon, ces livraisons "sont un vrai fléau, on arrive très souvent à les interpeller, mais il y en a de plus en plus", affirme l'administration à France 3.