Jean-Baptiste Varvat, 46 ans, est surveillant de travaux à la SNCF à Châteauroux. Mais il est surtout médaillé de bronze et d'argent aux championnats du monde de billard blackball.
A la SNCF la journée, deux à trois heures d’entrainement de billard les soirs : voici comment sont dictées les journées de Jean-Baptiste Varvat. "Le billard, c’est mon sport et ma passion. C’est très chronophage, c’est un sport d’adresse et de mental qui nécessite énormément de temps d’entrainement". Pour ces championnats du monde, son employeur lui a octroyé trois semaines de congés pour optimiser sa préparation.
La passion du billard vient de son père, fondateur du Snooker, une salle de billard créée en 1989 à Châteauroux qui a vécu une dizaine d'années. "J'avais 13 ans lorsque mon père et mon oncle ont ouvert cette salle, c'est vite devenu une passion pour mon frère et moi".
Un sport anglo-saxon très coté en Grande-Bretagne
Le billard blackball, très populaire en Grande-Bretagne, l'est bien moins en France, même s’il y a de plus en plus de joueurs. A la dernière Coupe du Monde, il y avait de nouveaux pays participants comme l’Australie, l’Afrique du Sud ou la Mongolie.
En France, la discipline est bien compliquée à comprendre pour les non-initiés. Trois fédérations différentes, plusieurs championnats, plusieurs pratiques, plusieurs règles spécifiques qui font que le billard est bien complexe à comprendre.
Jean-Baptiste Varvat, lui, a débuté dans les années 1990. Il a rapidement été sélectionné en équipe de France avec de nombreux titres à la clé : vice-champion du monde, champion d’Europe de Speed Pool, 7 titres de champion de France en équipe et vice-champion de France en individuel. Ensuite, le Castelroussin a arrêté sa carrière pour se consacrer à sa vie de famille et la venue de ses enfants.
"On avait jamais eu de joueurs du club titrés au championnat du monde par équipes"
Christophe Labussière
Le Castelroussin a décidé de reprendre les compétitions de billard l’année dernière au Elwie Pool Châteauroux, une association sportive gérée par Christophe Labussière, un ancien employé du Snooker de son père. Ce dernier ne cache pas sa fierté de voir Jean-Baptiste Varvat titré au championnat du monde : "c’est une connaissance depuis plus de 30 ans, je l’ai vu débuter dans le billard. On avait jamais eu de joueurs du club titrés au championnat du monde par équipes".
Le club de 25 licenciés a deux équipes au niveau national : "Nous avons deux équipes séniors en National 2 (équivalent de la Ligue 2 au football) et National 3. Deux championnats nationaux avec des montées et des descentes comme dans les autres sports", poursuit Christophe Labussière.
"Il faut que je sorte de l'argent de ma poche"
Cette saison, Jean-Baptiste Varvat joue pour deux équipes bretonnes, dans deux modes de jeu du billard, en National 1 (première division nationale). Une délocalisation en Bretagne car il n'y a pas d'équipes évoluant au plus haut niveau régional dans la région Centre-Val de Loire.
Ces équipes lui paient des frais sur ces championnats nationaux. Des aides insuffisantes pour couvrir tous les frais : "vu que je viens de reprendre, il faut que je sorte un petit peu d’argent de ma poche". Néanmoins, il compte sur ses récents résultats pour lui permettre de trouver des sponsors, seul moyen de vivre de sa passion : "avec ma saison dernière, mes derniers résultats en coupe du monde et j'espère, ceux à venir ce week-end en Irlande, je devrais pouvoir trouver des partenaires plus facilement."
Fort de sa réussite le week-end dernier aux championnats du monde de billard blackball dans la catégorie des plus de 40 ans, il se tourne désormais vers d'autres modes de jeu du billard.