Ce 5 mai, cela fera 200 ans que Napoléon disparaissait. Ce dirigeant parfois controversé, termina sa vie en exil, accompagné notamment par un fidèle d’entre les fidèles : le Général Bertrand, berrichon né à Châteauroux.
Dans la capitale du Bas-Berry, tout le monde a entendu parler du Général Bertrand. Ne serait-ce que parce que le musée de la ville porte son nom et est hébergé dans l’hôtel particulier où il vécut une partie de sa vie. On peut y voir certains de ses souvenirs, notamment l’imposante volière en bois construite pour l’Empereur déchu à Sainte-Hélène, et qui fut rapporté en terre berrichonne par le Général Bertrand.
Mais s’il est surtout connu pour sa fidélité à Napoléon, ce personnage recèle bien des facettes qu’un livre "la passion de la liberté" publié aux éditions castelroussines la Bouinotte révèle.
Un surdoué très tôt remarqué
D’après Chantal Gerbaud, auteure de l’ouvrage, Henri-Gatien Bertrand, est né en 1773 au Château Raoul à Châteauroux. Il fait une scolarité remarquable, intégrant la première promotion de l’école Polytechnique. Lancé dans la carrière militaire, il est de toutes les campagnes napoléoniennes.
Napoléon l’a très tôt remarqué, comme étant quelqu’un de valeur.
"Moi je dis un intellectuel de terrain, quelqu’un qui avait fait des études très poussées, particulièrement dans le génie, c’est un ingénieur, pendant les campagnes il a construit des ponts, ouvert des routes, fait des forts, c’est un constructeur. Juste avant la défaite de Waterloo, il obtient le titre de Grand Maréchal du Palais, en remplacement de Duroc, mortellement blessé dans la campagne d’Allemagne" nous précise-t-elle.
Il est proche d’entre les proches. Après l’abdication en 1814, il suit Napoléon à l’Ile d’Elbe. Les cent jours ayant échoué, il le suit avec son épouse Fanny et leurs enfants. Un voyage en mer de plus de deux mois. Il y restera six ans jusqu’à la mort de l’Empereur.
Le reste de sa vie
Après un court séjour en Angleterre, le couple rentrera à Châteauroux en 1822. Avant sa mort en 1844, Henri-Gatien aura le temps d’être élu député en 1831, avant d’être chargé d’exécuter une mission réclamée par Louis Philippe : le rapatriement des cendres de Napoléon.
"Bertrand, de nombreuses années après la mort de Napoléon retourne à Sainte-Hélène, avec son fils Arthur, né là-bas, pour accomplir cette mission… Le cercueil arrive aux Invalides, Louis Philippe préside la cérémonie, mais charge Bertrand de poser l’épée d’Austerlitz sur le cercueil. Pour moi c’est un geste extraordinaire" affirme Chantal Gerbaud.
La fidélité du Général aura fait de lui l’un des proches d’un homme qui deux siècles plus tard reste dans la mémoire collective nationale et internationale. Un homme qui semblait subjuguer tous ceux qui l’approchaient. Pour le meilleur comme pour le pire.