Un ancien médecin de Châteauroux dans l'Indre âgé de 60 ans a été condamné à 11 ans de réclusion criminelle avec un mandat de dépôt pour viol et atteintes sexuelles ce vendredi 19 avril par la cour criminelle de Châteauroux. Un verdict "essentiel" pour les parties civiles.
Le procès à huis clos du médecin sexagénaire de Châteauroux vient de s'achever. La cour a délibéré pendant moins de deux heures avant de rendre son verdict : 11 ans de réclusion criminelle avec mandat de dépôt, 10.000€ d'amende délictuelle, interdiction d'exercer la profession de médecin et inscription au fichier des délinquants sexuels.
L'ancien médecin était accusé d'avoir commis un viol et plusieurs atteintes sexuelles sur 24 de ses patientes qu'il a reconnus en grande partie. Circonstance aggravante : il avait filmé une partie d'entre elles. Il a été reconnu coupable d'une très grande majorité des faits qui lui étaient reprochés.
L'avocate générale avait demandé 12 années de prison. L'homme était jugé depuis le lundi 15 avril pour des faits commis dans son cabinet entre 2013 et 2020. Le médecin comparaissait libre sous contrôle judiciaire. Il a été placé sous mandat de dépôt dès l'annonce du verdict.
C'était extrêmement important pour elles qu'on les croit
Me Christelle Jousse, avocate de quatre victimes
"C'est un signe fort envoyé aux victimes", confie Maître Christelle Jousse, avocate de quatre victimes après cinq jours de procès "terribles mais nécessaires". "Certes il est resté libre pendant trois ans et demi et ça a pu paraître injuste à certaines victimes. Mais à l'issue de son procès, il part immédiatement en détention. Donc oui c'était essentiel".
L'avocate des parties civiles tient à rendre hommage aux victimes qui ont accepté de venir à l'audience. "Elles ont fait preuve de beaucoup de courage et de dignité. Elles sont soulagées. C'était extrêmement important pour elles qu'on les croit parce que comme ce sont toutes des femmes fragiles, elles avaient cette crainte de ne pas être crues."
Et de rappeler l'importance de ce verdict pour toutes les femmes qui n'osent pas parler. Elle ajoute. "Il était aussi essentiel que les circonstances aggravantes d'autorité aient été retenues. Il a abusé de son pouvoir en tant que médecin. On était dans une relation totalement asymétrique. Et ça c'est reconnu".
Il estimait qu'il méritait d'aller en prison
Me Pascaline Courthes, avocate de la Défense
Pendant le procès, les victimes présentes avaient dénoncé le manque d'empathie et de considération de l'accusé pour elles.
En revanche il a toujours reconnu une grande partie des faits. "Cet homme a dit spontanément pendant l'audience qu'il souhaitait aller en prison et qu'il méritait d'y aller", rappelle Me Pascaline Courthès. "Donc certes 11 ans ce n'est pas rien, mais c'est moins violent pour quelqu'un qui s'est préparé à aller en prison. Aussi longtemps peut-être pas mais en tout cas il a demandé à plusieurs reprises d'être mis en prison, ce qui est assez rare. Il est conscient de la gravité des faits qu'il a commis. "
Comme le veut la loi, il dispose d'un délai de 10 jours pour faire appel.