La légalisation du cannabis, le maire de Châteauroux Gil Avérous s’en est fait le porte-voix au micro de France Bleu Berry à la mi-mai. Une proposition - inhabituelle pour un élu LR (Les Républicains) qu’il revendique pour remédier à un "arsenal judiciaire peu efficace".
Comment juguler le trafic de drogues dans les quartiers de Châteauroux ? A cette question posée par des riverains, le premier édile de la ville, Gil Avérous, s’est prononcé en faveur de la légalisation du cannabis (France Bleu Berry - 14 mai).
France 3 CVDL : La ville de Châteauroux et sa métropole connaissent-elles des problèmes récurrents liés au trafic de drogue ?
- Gil Averous : Il y a toujours eu des trafiquants de drogue dans ces quartiers. Ces derniers temps, ils se sont déplacé des centres commerciaux vers les halls d’immeubles. D’où les nouvelles nuisances pour les habitants.
J’estime que l’arsenal judiciaire n’est pas assez efficace. Les revendeurs, souvent mineurs, reçoivent des peines peu dissuasives. Et quand les trafiquants se font prendre, ils vont engorger des prisons déjà pleines. Sans que le trafic ne diminue, ça ne marche pas !
France 3 CVDL : Vous préconisez une légalisation « contrôlée » du cannabis . Que voulez-vous dire ?
- Gil Averous : Il faut modifier les règles. Je préconise une légalisation du cannabis avec un contrôle très stricte de l’âge, sur pièce d’identité. La légalisation du cannabis mettra fin à un trafic d’argent phénoménal. En revanche, pour l’héroïne et la cocaïne aucune clémence, la répression doit être maintenue.
France 3 CVDL : le sujet est plutôt inhabituel pour votre famille politique (LR) plutôt favorable à une politique de répression (partagée d’ailleurs à droite comme à gauche)
- Gils Averous : J’ai reçu le soutien spontané du député LR Robin Réda. Il m’a félicité au téléphone pour ma prise de position. [NDLR : Co-rapporteur d'une mission d'information, le parlementaire défend une dépénalisation pure et simple du cannabis.]
Vers une autorisation du cannabis thérapeutique ?
Dépénalisation, légalisation, le débat avance même au sein de la majorité. Début avril, le Premier ministre Edouard Philippe a laissé la porte ouverte à l'autorisation du cannabis thérapeutique. En mai, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse, Gabriel Attal, a d’ailleurs profité d’un voyage au Québec pour alimenter cette réflexion. "Le sujet n’est plus tabou" se félicite Gil Averous.
Une trentaine de pays dans le monde, dont une vingtaine au sein de l'UE, autorisent le cannabis thérapeutique. Le dernier date, la Chypre qui s'est prononcé en février 2019 en faveur de la légalisation de la culture et de l'usage du cannabis à des fins médicales, après la Grève en novembre 2018.