Ancienne base militaire, le plus grand stand de tir d’Europe accueillera les épreuves olympiques cet été. Une incroyable reconversion et une folle aventure pour la Fédération Française de Tir, propriétaire, qui permet à Châteauroux d’être visible dans le monde entier.
Et si on rendait à César ce qui lui appartient ? Sans les 40 millions d’euros investis par la Fédération Française de Tir (FFTir) sur cette friche militaire délaissée en 2012, jamais Châteauroux ne serait devenue ville olympique. L’histoire a démarré dès le départ du 517ᵉ Régiment du Train.
La Fédération Française de Tir se porte acquéreur de 80 hectares, pour 460.000 €. Quatre ans plus tard, les premiers coups de pelleteuse sont donnés, et l’inauguration a lieu en 2018. Les 250.000 licenciés disposent d’un site où les 12 disciplines peuvent être pratiquées. Le centre est configuré pour accueillir des compétitions nationales, européennes et internationales.
Entre 2021 et 2022, la Fédération et les élus du département ont joué leur va-tout : prouver au Comité International Olympique et à Paris 2024 que le site était en mesure de recevoir les épreuves des JO, au lieu de construire un centre éphémère du côté de La Courneuve, sur une zone classée Natura 2000. Bingo !
Paris 2024 a cédé, mais avec pour conditions de réaliser des travaux supplémentaires.
2 millions d’euros de travaux à la charge de la FFTir
Le stand plateau a vu sa pelouse remplacée par du gazon synthétique. 1,5 million d'euros. Un système de récupération des plombs a été installé, mais aussi un caniveau en cas de grosse pluie. Sur le côté du stand des finales, une plate-forme s’est créée pour accueillir les bungalows de l’administration de Paris 2024. Avec la fibre, bien sûr.
Des portes automatiques ont été installées. La salle de restauration est désormais climatisée : elle sera transformée en salle de presse. « On devait climatiser aussi le stand à 10 mètres » ajoute Jean-Pierre Chaulier, Président de la Ligue Auvergne de Tir et responsable des travaux pour la Fédération. « Il y en avait pour 770.000 €, pour trois demi-journées d’utilisation. On a fini par faire abandonner le projet ».
Paris 2024 va partager une partie des frais
D’autres modifications vont être opérées, entre le 1ᵉʳ juin et le 27 juillet. Paris 2024 va notamment agrandir la tribune du stand plateau, celle du stand des finales, et « décorer » l’ensemble du site aux couleurs olympiques. L’association payera les installations qui seront provisoires, pour les Jeux. Pour le reste, « ce sont des travaux que l’on aurait dû faire, ou que l’on aurait fait plus tard » précise Michel Baczyk, Président de la Fédération Française de Tir.
Nous avions les moyens financiers, et on aura un site pleinement opérationnel. Nous ne le regrettons pas.
Michel Baczyk, Président de la Fédération Française de tir
Mais il reste encore quelques équations à plusieurs inconnues non résolues. Dans le stand des finales, il faut trouver le moyen de déplacer les grands écrans fixés aux poutres du plafond. « OBS, le prestataire vidéo, va filmer du haut des gradins. Et les caméras ne verront rien comme c’est configuré en ce moment ». Plusieurs expertises sont menées depuis quelques mois, et, fin avril, la solution n’était toujours pas trouvée. Et le montant de la facture encore inconnu.
En attendant, toutes les compétitions et tous les entraînements sont suspendus. Et il faudra attendre plusieurs semaines après les Jeux pour que le Centre National de Tir reprenne ses activités. Paris 2024 s’est engagé à rendre « en l’état » le site.