En déplacement dans l'Indre ce lundi 21 février, la candidate des Républicains à la présidentielle a promis que les territoires seraient au cœur de sa politique si elle est élue, annonçant notamment une grande loi de décentralisation.
Elle y était venue comme candidate à la candidature, la voilà revenue en candidate à la présidentielle. Valérie Pécresse, investie par Les Républicains, était en déplacement dans l'Indre ce lundi 21 février, après une première visite en octobre dernier. Au programme de ce déplacement de campagne : la cité du numérique de Châteauroux, et une rencontre avec de jeunes travailleurs dans un foyer de La Châtre.
Lors de sa visite de la cité numérique, Valérie Pécresse a assuré vouloir "faire rimer ruralité et modernité", assumant son détermination à accorder plus d'importance aux villes moyennes et aux campagnes. Pour appuyer cet argumentaire, elle était entourée de Nicolas Forissier, député et patron des LR de l'Indre, et du maire de Châteauroux Gil Avérous, également vice-président du département et président du comité des maires LR. Autant dire : des élus locaux d'importance pour la droite du Centre-Val de Loire.
Pouvoir aux villes moyennes
Également présent à ses côtés, le maire de Neuilly-sur-Seine Jean-Christophe Fromentin a estimé qu'il était "fondamental" de "fixer sur une armature de 350 villes moyennes l'aménagement du territoire de demain". Une stratégie que Valérie Pécresse avait déjà mise en avant lors d'une visite à Chartres, sur les terres de son porte-parole Jean-Pierre Gorges, en septembre.
Dans la soirée, c'est dans la salle des fêtes de La Châtre, devant près de 300 personnes, que la candidate a poursuivi son opération séduction. Pour elle, il faut "redonner le pouvoir aux régions, aux départements, aux villes, que les solutions viennent d'en bas et que l'Etat lâche prise". Et pour y parvenir, elle promet la mise en place de "la plus grande loi de décentralisation depuis la loi Defferre" de 1982. "Je prends l'engagement devant vous qu'à chaque fois qu'on met un euro dans la politique de la ville, on mettra un euro dans les territoires", lance-t-elle sous les applaudissements.
Pour Valérie Pécresse, la France de l'après crise sanitaire "ne sera plus du tout la même" et "nous voulons redessiner la carte du territoire de la France post-covid". Elle estime ainsi que "de très nombreux habitants des métropoles veulent retrouver un cadre plus authentique et accueillant", et "aujourd'hui les maisons se vendent, se retapent et se rénovent".
"Investissement de proximité"
Pour miser sur ce dynamisme, ses propositions s'égrènent : prêts à taux zéro en milieu rural, aucune fermeture de classe sans l'accord du maire, installation de la fibre partout d'ici à 2024, "investissement de proximité" défiscalisable à 50% jusqu'à 20 000 euros...
De quoi convaincre son audience, déjà acquise à la cause de la candidate. "Je suis dans un petit village de 120 habitants, ce qu'elle a dit me touche forcément beaucoup", s'enthousiasme une Indrienne à la sortie de la réunion. Le maire de Reuilly Yves Guesnard, lui aussi, se délecte d'"éléments qui me ravissent et me conviennent". Pour lui, l'insistance de Valérie Pécresse sur la ruralité peut être une solution à la désertification médicale : "On perd nos médecins année après année. [...] Au moins, quelque chose sera entamé, ce qui n'est pas le cas actuellement."
Une réunion pas totalement idyllique pour la candidate. Un homme vêtu d'un gilet jaune, qui avait déjà tenté de l'interpeller au début du rassemblement, l'a interrogée d'un débit ultra-rapide sur le référendum de 2005 et sur son rôle dans les délocalisations, avant de brandir un drapeau en criant : "Vous êtes la honte de la république !"
Ce 24 février, Valérie Pécresse reviendra en Centre-Val de Loire, en Eure-et-Loir cette fois. Elle devrait rencontrer des élus lors d'un déjeuner à Yermenonville, avant des échanges avec des agriculteurs à Saint-Piat et Gallardon.
