Accusé d'avoir escroqué 200 victimes, pendant 13 ans pour un montant de 5,75 millions d'euros, Roland Bernard fait face aux victimes. Au deuxième jour du procès dit du "madoff berrichon", les victimes ont témoigné ce mardi, à Châteauroux.
Émues, motivées pour comprendre, les victimes du courtier de Néons-sur-Creuse sont venues parfois de très loin pour témoigner. Jean-Luc Pailler connaissait bien cet assureur local. Il avait souscrit des contrats d’assurances avec Roland Bernard, et l’a suivi dans son activité de courtier. "En 2000, il nous a présenté une plaquette commerciale de chez Generali qui garantissait que le taux de rendement était de 6, 6 ou 6, 5 % donc à ce moment-là, nous n'avions pas de doute sur l'authenticité des contrats. On ne se posait pas ce genre de question à ce moment-là."
Catherine Bailly et son mari aujourd’hui décédé avaient demandé à Roland Bernard comment il pouvait offrir de tels taux. Le "Madoff berrichon" lui répondait naturellement que c’était grâce à un groupement de courtiers.
Il me serait jamais venu à l’idée d’une telle tromperie et trahison de sa part. Mon mari Régis et Roland Bernard ont été élevés ensemble.
Catherine, l'une des plaignantes
"Ce qu'il était, il le doit à mon mari. Régis a su lui dire à l'époque. C’est une trahison qui ne s’oublie pas ! " raconte à Catherine.
Régis Charrier, était à l’école agricole avec Roland Bernard quand il avait 17 ans. Cet agriculteur de Laigné-les-Bois dans la Vienne a placé l’argent de la vente de son exploitation dans une fausse assurance-vie. 154.000 euros avec la même confiance.
"J'ai fait des prélèvements. J'ai retiré 40 000 euros pensant que c'étaient des intérêts sur le capital que j'avais placé. Finalement les derniers chèques qu'il m'a fait, il m'en avait fait quatre pour retirer de l'argent et finalement, il y en a deux qui n’étaient pas provisionnés." Les plaignants et parties civiles ont défilé ce mardi à la barre avec peu d’espoir de récupérer leur argent, mais avec celui d’une juste condamnation. Le procès se terminera mercredi 13 juillet.