Ce nouveau meurtre commis ce lundi 3 juin au soir dans un quartier sensible de la ville, pourrait être lié au trafic de drogue. Il intervient une dizaine de jours après celui d'un quadragénaire, et un peu plus d'un mois après la mort du jeune Matisse. La préfecture annonce ce soir l'arrivée de deux brigades de policiers.
Châteauroux traverse une terrible série. Une période ensanglantée qui interroge : où s'arrêtera le cercle vicieux de la violence ?
Ce lundi 3 juin, un nouveau meurtre est venu endeuiller la ville : celui d'un jeune homme, peut-être victime d'un règlement de comptes lié au trafic de drogue.
Dès la mi-journée, le maire divers droite de la ville, Gil Avérous, appelait une nouvelle fois l'Etat "à agir rapidement et fortement pour mettre fin aux trafics".
"Au moins une quinzaine de coups de feu"
22 heures, hier soir, quartier Saint-Jean, un quartier sensible de la ville. Selon un témoignage recueilli sur place par France 3, les bourreaux présumés n'ont laissé aucune chance à leur victime, dans ce qui ressemble à une exécution :
Un témoin raconte : "Un scooter est arrivé très vite en me frôlant."
Et tout d'un coup j'ai entendu des coups de feu. Je me suis allongé sous un banc. Ça a tiré une quinzaine de fois, ce n’était pas du petit pistolet.
Un témoin
"Ils étaient deux : le conducteur et le passager, qui a sorti l'arme. Ça s'est calmé et puis la fusillade a repris. Un homme a riposté en tirant vers le scooter. J'entendais les balles siffler. J'ai eu extrêmement peur".
Une vidéo sur les réseaux sociaux montre une arme abandonnée au sol, sans doute une kalachnikov. Un peu plus loin, un policier pratique un massage cardiaque. La victime est morte dans la soirée des suites de ses blessures. Le jeune homme était âgé de 24 ans et originaire de Châteauroux. Le parquet a précisé ce mardi soir qu'il avait été "condamné à plusieurs reprises pour des faits de nature diverse (atteintes aux biens, atteintes aux personnes, contentieux routiers, infractions à la législation sur les stupéfiants)".
Deux brigades anti-criminalité en renfort
Une enquête a été ouverte par le parquet, confiée à la police judiciaire d'Orléans et qui aura à "déterminer si ces faits criminels sont à relier à un règlement de compte sur fond de trafic de stupéfiants", comme le détaille Agnès Auboin, la procureure de la République.
Ce soir, la préfecture de l'Indre annonce l'arrivée de renforts policiers : "Deux brigades anticriminalité et une unité canine des départements limitrophes sont déployées à compter de ce jour et quotidiennement." Des opérations de contrôle renforcé vont également être menées dans les jours à venir dans l'ensemble de l'agglomération castelroussine.
Le jeune Matisse, un mois plus tôt
En un peu plus d'un mois, ce sont donc trois morts violentes qui ont secoué Châteauroux : la semaine dernière, un homme et une femme ont été mis en examen pour meurtre et placé en détention provisoire. Ils sont soupçonnés d'avoir tué un homme de plusieurs coups de couteau. La victime était déjà connue de la justice notamment pour des faits liés aux stupéfiants.
Sur Facebook, la sénatrice (LR) de l'Indre réagit à cette terrible série : "Jeunesse des victimes, logique de froide exécution et fréquence de ce type de drames : à défaut d’une réaction vigoureuse qui s’impose de toute urgence, ces constantes effarantes menacent de faire basculer Châteauroux dans une logique de terreur que l’on croyait encore réservée aux quartiers les plus « chauds » et aux zones de non-droit des métropoles."