Aller aux urgences de Châteauroux il y a quelques mois relevait du parcours du combattant. Les patients pouvaient attendre jusqu'à 40 heures avant d'être pris en charge. Un courrier de Gil Averous envoyé fin février a fait bouger les lignes… Mais il faut encore compter une dizaine d'heures en moyenne avant une prise en charge.
Faire bouger rapidement les lignes, en prenant la plume, c'est le pari réussi de Gil Avérous, le maire de Châteauroux. Grâce à une lettre bien sentie envoyée à l'Agence régionale de Santé fin février, l'édile a réussi à alerter sur la situation complexe des urgences de Châteauroux. Il dénonçait effectivement dans ce courrier les conditions d'accueil des patients aux urgences. Une lettre qui a porté ses fruits puisque la direction de l'hôpital assure avoir fluidifié le flux des patients grâce à plusieurs mesures.
Temps d'attente de maximum 10 heures
Le service veut renforcer le rôle du médecin d'accueil et d'orientation qui doit prendre en charge toutes les nouvelles personnes entrantes aux urgences. Les prises de sang sont systématisées dès l'accueil du patient pour que le médecin dispose rapidement de tous les éléments au moment de la consultation.
Une nouvelle salle d'attente post-examen a également été instaurée pour ceux qui attendent une ambulance pour quitter les urgences, afin d'éviter d'engorger ces dernières. Évelyne Poupet, directrice de l'hôpital de Châteauroux, a assuré à nos confrères de France Bleu Berry que le temps d'attente maximum est désormais de 10 heures, mais assure qu'il est plus souvent de 2 à 3h30. Un logiciel plus performant va être mis en place pour générer des statistiques plus précises sur ces temps d'attente.
Soigner la mauvaise réputation des urgences de Châteauroux
Le courrier envoyé à l'ARS fin février par Gil Avérous n'aurait en réalité pas dû fuiter. Mais il a fait l'effet d'une bombe. Il écrivait n'avoir "jamais connu un tel délabrement du service public hospitalier". Sa divulgation, couplée à de nombreux témoignages de patients excédés par les temps d'attentes relayés par la presse, aurait entaché la réputation des urgences de Châteauroux qui travaillent désormais à retisser la confiance avec le public. Une nécessité dans un département où le nombre d'habitants sans médecin traitant est élevé : 12 à 15% des habitants n'ont pas de généraliste et se tournent donc vers les urgences.