C'est le championnat dans le championnat de National. Tous les week-ends, les joueurs et les arbitres notent l'état des pelouses. Et à ce petit jeu, le stade Gaston-Petit de Châteauroux (Indre) est, pour l'instant, en tête. Rencontre avec Nicolas Gourdin, le jardinier qui s'occupe du gazon.
Avant de marcher sur la pelouse, il faut d’abord passer ses chaussures dans un petit pédiluve, rempli de solution désinfectante. Chaque jour, c’est le premier geste de Nicolas Gourdin, le jardinier du stade Gaston-Petit de Châteauroux (Indre). “Je me désinfecte les pieds afin d’éviter tout risque d’apports de bactéries. Ça peut être destructeur pour le gazon”.
À 42 ans, cet ancien militaire tient à ces 8 500 mètres carrés de gazon comme à la prunelle de ses yeux. C’est une pelouse naturelle sur substrat élaboré. Sous l’herbe, il y a une couche de sable mélangé à une fibre synthétique. Depuis trois ans, il s’occupe seul de la surface. Il doit la tondre, reboucher les trous après les matchs ou encore mettre de l’engrais. “Il faut vraiment créer cette vie du sol pour que le gazon pousse dans les meilleures conditions possibles”, explique Nicolas Gourdin. “C’est un entretien constant toute l'année, tous les jours, pour tout ce qui va être contrôle de maladie, contrôle de l'arrosage. Il faut être vachement minutieux sur tous les détails.”
Pour atteindre cette excellence, Nicolas Gourdin dispose de plusieurs outils. Il utilise par exemple un boitier électronique relié à une broche qu’il enfonce dans la pelouse, à 3-4 cm de profondeur. Il pourra contrôler l’hydrométrie, la salinité et la température du sol. Il faut aussi respecter la hauteur du gazon, comprise entre 20 et 35 millimètres. Le cahier des charges de la Fédération Française de Football doit être respecté. “Le traçage doit être nickel, tout comme les mesures du terrain. La hauteur du gazon est aussi vraiment importante pour avoir une jouabilité optimale”, énumère Nicolas Gourdin.
Un travail de précision pour le jeu de haut-niveau
Les joueurs de la Berrichonne de Châteauroux ne s’entraînent pas sur le terrain de Gaston-Petit. Mais ils y jouent toutes les deux semaines quand ils reçoivent. “C'est un atout parce que ça nous permet de jouer le jeu qu'on a envie de jouer”, assure Vincent Pires, le capitaine de l'équipe. “Parce que parfois, on joue à l'extérieur et sur certaines pelouses c'est compliqué. Donc ça dénature le jeu. Mais ça peut être un atout pour l'adversaire aussi. Ils sont contents de venir ici parce qu’ils savent qu'ils vont pouvoir jouer”.
Avant les matchs, la pelouse du stade est notée par les capitaines des équipes et les arbitres. “J'essaie de suivre à chaque journée de championnat”, admet Nicolas Gourdin. “C'est une chose importante. Ça met un peu de challenge, un peu de piment dans le travail de tous les jours”. Après 27 journées de championnat, Gaston-Petit est en tête avec une moyenne de 19,02/20 devant le Stade Bonal de Sochaux et le Stade Bauer du Red Star. “C'est une récompense du travail sur toute l'année. Donc l'objectif c'est d'avoir la meilleure place possible”, sourit-il.