Disparition des maternités de proximité : les députés votent un "forfait hébergement" pour les femmes enceintes

710 000 femmes en âge de procréer vivraient à plus de 45 minutes d'une maternité. Solution astucieuse, ou cache-misère ? La mesure adoptée fait débat. 

Une volonté de "sécuriser les femmes" pour le gouvernement, une "situation ubuesque" pour l'opposition. L'Assemblée Nationale a voté, ce 25 octobre, l'article 37 du projet de loi "Ma santé 2022". Il prévoit un forfait hébergement et transports pour les femmes enceintes éloignées des maternités, pris en charge intégralement par l'assurance maladie.  Défendue à l'Assemblée par la députée LREM du Loiret Stéphanie Rist, médecin rhumatologue de métier, la mesure s'adresse aux femmes domiciliées à plus de 45 minutes d'une maternité. Selon une enquête du Monde, plus de 710 000 femmes en âge de procréer sont concernées en France. 
 

"Cela doit rester l'exception"


"C’est tant mieux, mais ce n’est pas la réponse qu’on attend. On attend vraiment une offre de soin et d’aménagement du territoire", estime à titre personnel Jean-Michel Mols, président du comité de défense de l'hôpital du Blanc.

La perspective de la fermeture définitive de la maternité de cet établissement de l'Indre, au coeur d'un désert médical, tenait en haleine ses défenseurs depuis 2011. Même après la fermeture, des incidents avaient relancé le débat sur la pertinence et les réelles raisons de cette fermeture. Ainsi, en décembre 2018, une femme avait dû accoucher aux urgences de l'hôpital du Blanc, les maternités de Poitiers et Châteauroux étant environ à une heure de route de là. 
 
La députée LFI Caroline Fiat a d'ailleurs dénoncé une "situation ubuesque parce qu'on ferme des maternités sur les territoires". La députée LR Emilie Bonnivard a approuvé cette mesure, tout en appelant à la prudence : "cela doit rester l'exception. Il ne faudrait pas que cela devienne une justification à la fermeture de certaines maternités".

Le dispositif et ses seuils (distance du domicile, périodes d'attribution...) devront être précisés par décret en Conseil d'Etat. 
 
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