Idées de sortie : hors des sentiers battus les 38èmes journées européennes du Patrimoine dans l’Indre

Les 18 et 19 septembre, pas moins de 72 manifestations sont prévues, rien que dans l’Indre. Bien sûr les monuments emblématiques ouvriront leurs portes, comme à chaque édition. Mais il y aura aussi d’autres façons d’aller à la découverte de notre patrimoine. Nous en avons sélectionné trois.

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72 manifestations répertoriées dans le département

Il y aura des animations, randonnées, circuits, un concert récital à Crevant, une visite de la ville fortifiée remarquable de Chatillon-sur-Indre, des monuments, des châteaux, des églises, des musées.

Il y aura aussi des spectacles organisés pour l’occasion, comme au musée St Roch à Issoudun ou la balade paysagère historique de Saint-Benoît-du-Sault, agrémentée de lectures par un comédien.

Des visites libres ou commentées pour ceux qui préfèrent s’instruire en même temps. Pour ceux qui souhaiteraient prendre un bon bol d’air, non loin et même en ville, voici une bonne idée de sortie. Les prairies des Chènevières en plein cœur de Déols, et à deux pas de Châteauroux.

Les prairies des Chènevières : un trésor de la biodiversité

La nature, tout un patrimoine !, c’est sous ce titre que se déroulera une visite des prairies guidée par les conservateurs bénévoles de cet espace.

Attention le départ est fixé dimanche à 9h30 et la balade découverte durera deux heures. Les prairies, bordées par la Ringoire et l’Indre, de par leur situation en zone urbaine, offre un refuge pour de nombreuses espèces animales et végétales. Elles forment un couloir écologique exceptionnel qui se traduit par la présence de pas moins de 260 espèces végétales et ce sur une très faible surface de moins de 13 hectares.

C’est Gisèle Boulanger, une des quatre conservateurs bénévoles du site, qui animera cette journée, qui sera consacrée aux graines et baies que l’on peut trouver à l’automne.

L’automne, c’est la saison des baies, des fruits qui peuvent être intéressants en particulier pour les oiseaux. Donc nous allons partir à leur découverte.

Gisèle Boulanger

Gisèle Boulanger connaît bien cet endroit. En général au printemps, elle organise une visite pour observer les oiseaux et reconnaître leurs chants en période de nidification.

Dans ses projets et après un stage cet automne, elle organisera l’année prochaine une visite autour des plantes sauvages comestibles, qui fera peut-être l’objet des prochaines journées européennes du patrimoine "reconnaître la plante et apprendre quelle partie de la plante on peut consommer", précise-t-elle.

Les prairies qui appartiennent au conservatoire des espaces naturels de la Région avec la ville de Déols, s’inscrivent dans un plus vaste territoire de 22 hectares, appelé Eco parc, où l’on trouve des animaux, un jardin botanique de plantes médicinales, un jardin d’odeurs destiné aux non-voyants et des animaux, chevaux de Camargue et moutons d’Ecosse.

Enfin à quelques encablures, l’abbaye de Déols participe également aux journées du patrimoine.

Les éditions Collodion : Des livres d’art à la campagne

Amoureux de l’art et des livres, féru de techniques, ou simples promeneurs, partez à la découverte d’une maison d’édition en plein pays de George Sand. Les éditions Collodion sont installées à Mers-sur-Indre depuis 1996.

Ils se spécialisent dans l’édition d’ouvrages d’art et ouvrent leurs portes pour montrer leur travail, à l’occasion de ces journées du patrimoine. Claire et François Poulain sont les animateurs de ce lieu qui existe sous forme associative.

On fait partie de la dizaine ou de la douzaine de maisons qui éditent de la poésie avec des images, qui ne sont pas des illustrations, mais des œuvres d’artistes plasticiens. Réalisés en partie en typographie pour le texte, et en gravure lithographie, sérigraphie pour les images, sachant que les livres sont assumés d’un bout à l’autre par l’édition, aussi bien en choix de textes, d’images et aussi de fabrication. 

Claire et François Poulain

Le catalogue est riche de 110 ouvrages, éclectiques, mais de qualité. Un travail fait en commun avec les artistes, écrivains ou plasticiens, où tout est choisi format, type de papier, type de polices de caractères, moyen de reproduction des images. Pour mieux appréhender les divers aspects de ce travail, Claire et François Poulain ont tout prévu.

« Il y a deux lieux : l’atelier de fabrication qui est à Mers-sur-Indre et où on pourra visiter l’atelier, les machines, les différents outils mis à disposition, et puis il y aura un deuxième lieu qui est un petit village à 2kms où des auteurs et plasticiennes présentent leur travail utilisé dans des ouvrages. Pour résumer un lieu technique et un lieu artistique ».

Précisons que cette ouverture se fera les deux journées, samedi et dimanche, des journées du patrimoine. L’atelier sera ouvert de 10h à 12h puis de 13h30 à 18h. Quant au second lieu il sera ouvert de 10h à 18h sans interruption.

Les livres d’art présentés sont uniques en leur genre. Parfois même les illustrations peuvent être peintes à la main directement dans le livre. Ils coûtent de 50 à 500 euros, et intéressent particulièrement les collectionneurs. Un monde à découvrir où la notion de patrimoine prend toute sa dimension.  

Le musée de la pierre à fusil

Le musée de la pierre à fusil recèle tout un patrimoine martial, qui fait de cette région un  haut lieu de la fabrication de la pierre à fusil, grâce aux silex, que l’on trouve dans son sous- sol.

Bruno Taillandier, le maire de la commune de Luçay-le-Mâle nous rappelle ce passé.

« Historiquement il y a un territoire entre Meusnes, Villentrois, Lye et Luçay-le-Mâle, où il y a des carrières de pierres à fusil. Un silex particulier, de très grande qualité, qui permettait d’enflammer la poudre pour propulser les balles de fusil de chasse ou de guerre. Ce fonds de musée a été réuni par Jean Emy, un autodidacte passionné, qui a passé une partie de sa vie ici. Il a écrit un livre, qui est la bible des universités et des chercheurs du monde entier, spécialisés sur la période de l’Empire, des guerres napoléoniennes, des guerres coloniales, tout ce qui tourne autour de l’art martial de la guerre ».

Le maire nous confie qu’il y a régulièrement des universitaires d’un peu partout qui se déplacent sur le terrain et viennent ici. Ce sont les agriculteurs qui se livraient à ce métier, pendant les longues périodes d’hiver. Ils creusaient des cros, autrement dit d’étroites galeries où les enfants descendaient ramasser les silex, avant de les tailler.

Des centaines de paysans qui ont fait de ce territoire le réservoir mondial de la pierre en fusil.

L’autre grand pays producteur, l’Angleterre n’avait pas la même qualité de pierre, et Napoléon conscient de l’enjeu que représentaient ces éclats de silex, capables d’aider à la percussion de six à quinze balles selon la qualité de la pierre, instaura donc le blocus sur leur vente. A cette époque et selon les sources c’est entre 150 à 300 millions de pierres à fusils qui étaient produites annuellement.

Le musée sera ouvert pendant les deux jours des journées du patrimoine. Il y aura des visites guidées.

 

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