La profession de buraliste doit s’adapter pour survivre. La Fédération a négocié ces dernières années avec le Gouvernement l’attribution de deux fonds, l’un dédié à la sécurité des établissements, l’autre à leur transformation physique. Trois ans après, quel en est le bilan ?
Aux dires de Nicolas Pinot, président de la Fédération des buralistes de l’Indre, ses 130 adhérents, ont fait ni plus ni moins que la moyenne nationale. Une dizaine d’entre eux sont passés par l’attribution de ce fonds qui consiste en une aide plafonnée à 30% du coût des travaux, dans la limite de 33 000 euros.
Lui-même professionnel à Issoudun s’est lancé dans l’aventure. Il nous explique : "Je l’ai fait l’an dernier, en plein confinement, avec plusieurs artisans. On a pu s’organiser, puisque le bar était fermé, seul restait la vente de tabac. Le but est de rendre plus attractif notre réseau. Il y a un gros travail sur notre identité".
Concrètement ce plan est monté avec les douanes et doit comporter minimum deux points de transformation en extérieur et deux en intérieur.
"Avant de faire les travaux, on fait un audit, avec la Chambre de commerce et après on est libre de choisir nos prestataires pour mener notre transformation". Car la profession de buraliste se transforme aussi.
On accepte de plus en plus les paiements de créances publiques, suivant les communes, la cantine, la taxe d’ordures ménagères, tout ce qui va aux impôts. Et là on développe les créances privées.
"On est de plus en plus dans ces produits : le colis ça en fait partie, le compte Nickel, un compte bancaire spécifique aux bureaux de tabac. Ce ne sont pas des produits forts en marge, mais ils nous font rentrer de nouvelles personnes".
Depuis six mois, Nicolas Pinot a entrepris de faire le tour de tous ses adhérents et a pu constater que la diversification était déjà, depuis longtemps, une réalité dans les zones rurales.
Ce mardi (22 juin) le président national de la Fédération fera une tournée de cinq établissements berrichons, avant d’organiser avec les professionnels une soirée d’échanges pour parler transform’actions.
C’est dans l’établissement castelroussin la Gaité que commencera cette visite. Valérie et Joël Marchais en sont les gérants depuis vingt ans. Joël nous explique "On a tout refait quasiment, on a tout transformé. Avec les tabacs ce n’est jamais facile, il faut faire des dossiers aux douanes. On a plein de critères à respecter".
En suivant les instructions à la lettre, tout s’est bien passé et clients et professionnels disposent aujourd’hui d’un lieu rationnel, et adapté aux activités, comme un espace PMU doté d’écran et de tables. Joël Marchais se souvient "On a commencé il y a vingt ans. Ce n’était qu’un gros bar tabac, puis petit à petit on a récupéré la presse d’à côté qui a coulé, on a récupéré le loto, le PMU, mais tout ça on l’a emboîté un peu n’importe comment dans notre commerce, on n’avait pas le choix, là ça nous a permis de tout réorganiser, et d’inclure tout ce qu’on avait récupéré, que ce soit un ensemble cohérent et agréable pour les clients".
Le Président Départemental souhaiterait que d’autres professionnels puissent bénéficier de ces aides, qui devraient s’achever à la fin de l’année prochaine. Il table sur une dizaine d’établissements supplémentaires.
En France, la Confédération des Buralistes est la seule organisation représentative des 24 000 professionnels de France. Elle émane de 113 fédérations départementales et 16 régionales, toutes présidées par des buralistes en activité. Elle assure la promotion du réseau et la défense des intérêts de la profession.
- Exemple de transformation dans le département voisin, en Indre-et-Loire