"Nous craignons pour l'avenir" : les Restos du Cœur à l'aube d'une campagne d'hiver très tendue

La campagne de distribution des Restos du Cœur débutera le 22 novembre. Dans l’Indre, les bénévoles s’attendent à une augmentation des bénéficiaires et à une baisse de leurs moyens et de leurs effectifs. L'hiver s'annonce compliqué.

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Prévus pour ne durer qu’un hiver, les Restos du Cœur existent depuis 37 ans. Coluche disait à l’époque : "Ce n’est pas normal que dans un pays de bouffe comme la France, les gens manquent de nourriture." Aujourd’hui, les Restos du Cœur accueillent 1,2 millions de personnes en France. Dans l’Indre, un peu moins de 5000.

Finir chaque mois dans le rouge

Parmi eux, des travailleurs pauvres, comme Vanessa. Âgée d’une trentaine d’années, fière de son métier d’AESH (Accompagnante d’élève en situation de handicap), elle gagne 800 euros mensuels et paye 880 euros de factures. Même en vivant en colocation, cela ne suffit pas pour joindre les deux bouts.

Cet été, elle a dû pousser la porte des Restos du Cœur. "Les bénévoles m’apportent une aide psychologique en plus de celle alimentaire", confie-t-elle. Comme elle, beaucoup de bénéficiaires vivent avec moins de 200 euros à la fin du mois.

Un nouvel afflux de bénéficiaires, qui a un coût

La plupart des colis préparés par les bénévoles sont récupérés par les personnes les plus pauvres. Pour être éligible, normalement,  il faut qu’une fois les dépenses du quotidien réglées, il ne vous reste à vivre que 650 euros. Avec l'inflation et les coûts de l'énergie qui montent en flèche, les conditions seront assouplies.

"Cette année dans la nouvelle campagne, nous comptabilisons en plus l’eau, l’électricité, le gaz dépensé par les bénéficiaires", indique Christian Vaslin, le président des Restos du Cœur de l’Indre. Cette modification des critères d’attribution de l’aide alimentaire avec la prise en compte des dépenses d’énergie augmentera le nombre de bénéficiaires de l’année. Le centre de Beaulieu s'y est déjà préparé.

"Même si on compte optimiser nos tournées et être vigilants. L’impact est estimé entre 7 et 8 000 euros sur un budget total de 43 000, c’est important", ajoute Jean-Jacques Boterf, le trésorier des restos du Cœur de l’Indre.

"Nous craignons pour l'avenir"

Autre problème pour les Restos du Cœur. Le manque de denrées alimentaires (semoule, féculents, œufs…). Les dons ont baissé, comme le nombre de bénévoles, et les campagnes de récupération rapportent moins de denrées. D’habitude, les bénévoles ramassaient des pommes de terre et des fruits. En 2022, les pommes sont petites et peu nombreuses.

Pour autant, Christian Vaslin se veut rassurant : "Nous arriverons toujours à alimenter nos démunis, mais nous craignons l’avenir. Avec plus de bénéficiaires, moins de denrées alimentaires, nous devrons compter sur plus de bénévoles." L’appel est lancé. Pour l’instant, le centre fonctionne avec 300 bénévoles.

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