À Mers-sur-Indre, la menace de la fermeture d'une classe à l'école du village inquiète. Parents, écoliers et professeurs protestent contre la raréfaction des services publics en milieu rural.
Voir des élèves devant les grilles de l'école de Mers-sur-Indre un samedi, c'est déjà inhabituel. Mais quand ils sont accompagnés de leurs parents, de leurs enseignants, d'élus locaux, et que le samedi marque le début des vacances, on se dit qu'il se passe forcément quelque chose.
La chose en question : une protestation générale contre la potentielle fermeture d'une des classes du regroupement pédagogique (RPI) des 5 vallées, dans l'Indre, à la rentrée 2022. Ce samedi 5 février après-midi, écoliers, parents d'élèves et professeurs des écoles des communes de Mers, Montipouret et Tranzault -environ 1 500 habitants à elles trois- s'étaient réunies pour faire entendre leur voix.
Pour tous, fermer une classe ajoute un handicap éducatif à tout le regroupement, avec "plus de nuisances sonores dans les classes parce que les enfants sont plus nombreux" et une "perte d'un climat serein en classe", liste Émilie Baron, déléguée des parents d'élèves. "Et évidemment, ça se répercute sur la qualité du travail, ajoute-t-elle. L'enseignant ne peut pas être partout. Donc si on augmente le nombre d'enfants par classe, on augmente la charge de travail de l'enseignant et ça va réduire l'accompagnement."
Perte de services publics en ruralité
Selon l'éducation nationale, la démographie scolaire est en forte baisse dans l'Indre. Conséquence : sept classes devraient fermer dans le département en 2022, pour une seule ouverture. Pour les syndicats, ces fermetures sont un frein à la sauvegarde du milieu rural. "Dans la ruralité, on ne peut pas traiter la moyenne d'enfants par classe comme dans les grandes villes", proteste José-Manuel Félix, secrétaire départemental de la CGT Éduc'action 36. Pour lui, aucun doute :
Si on veut tuer un village, on enlève son école, mais on enlève aussi son transport, tous ses services publics, et c'est sûr qu'il n'y aura plus rien. On transforme un village en hameau.
José-Manuel Félix, secrétaire départemental de la CGT Éduc'action de l'Indre
Sur les trois écoles du RPI des 5 vallées, les effectifs prévisionnels sont donc en baisse, argue l'éducation nationale pour justifier une possible fermeture. Une prévision que le maire de Mers-sur-Indre, Christian Robert, trouve prématurée. "Il faut qu'on nous donne un peu de temps pour maintenir les classes telles qu'elles sont", défend-il. Et s'il concède que "dans la situation d'aujourd'hui, les effectifs sont en légère baisse", il assure penser "que, en septembre, on sera à l'équilibre".
Reste à savoir si cet équilibre sera atteint par de nouvelles inscriptions d'élèves ou par la fermeture d'une classe. La direction académique doit rendre sa décision à la fin du mois de février.