"Touche pas à mon maire" : 85 parlementaires signent le texte (très politique) du député François Jolivet

Le député François Jolivet et ses 85 signataires lancent un "cri du coeur" aux maires de France. Mais pas seulement.

Les maires, ces élus "à portée d'engueulade", sont-ils trop proches de leurs concitoyens pour être en sécurité ? Le député LREM de l'Indre François Jolivet, a lancé ce 9 septembre un appel intitulé "Touche pas à mon maire", signé par 85 parlementaires parmi lesquels d'autres élus LREM de la région, comme François Cormier-Bouligeon, député du Cher, ou Fabienne Colboc, députée de l'Indre-et-Loire.


 

Derrière la fonction électorale, "il y a des femmes et des hommes"


"La violence à l’encontre des élus a atteint, cet été, un niveau insupportable en franchissant un cap intolérable" estime dans son texte le député de l'Indre. En Eure-et-Loir, le 22 juin dernier, le maire des Villages-Vovéens avait été tabassé lors du bagarre.

Mais ce qui a marqué les esprits, c'est surtout la mort du maire de Signes, dans le Var, renversé par un véhicule alors qu'il s'opposait à un défaut sauvage de gravats. "Derrière la fonction de maire, il y a des femmes, et des hommes", tient à rappeler le député de l'Indre, joint par téléphone, invoquant un "cri du coeur". "Cette violence-là est insupportable."
 
"Le maire n'est plus qu'un référent, un facilitateur des politiques publiques", regrette le député de l'Indre, qui déplore que de plus en plus d'entre eux songent à abandonner leur carrière politique. "À l’aube d’une nouvelle campagne municipale, il est important de réaffirmer haut et fort notre défense de la figure de l’élu local en général, et celle du maire en particulier" estiment les signataires du texte.

Plus de sécurité pour les élus, c'est aussi, pour François Jolivet et ses signataires, un moyen d'inciter plus de jeunes à passer les portes des conseils municipaux. "Cette jeunesse qui ne manquera pas, par exemple, de nous interpeller sur nos actions en matière d’écologie et de lutte contre le réchauffement climatique, peut aussi relever ce défi démocratique", espèrent les auteurs.

 

En filigrane, un texte de soutien à LREM


La tribune semble pourtant ouvrir d'autres problématiques que la seule cause des maires. En effet, le député LREM souligne la réussite du grand débat national, organisé par son propre bord politique, tout en fustigeant dans d'autres interviews la responsabilité des gilets jaunes dans cette augmentation des violences. "Il y avait déjà des violences auparavant", tempère-t-il cependant au téléphone, citant l'exemple de Gérard Mayaud, maire de Chillac victime d'insultes et de crachats en 2017.

Le texte prend également le temps de revenir sur le projet de loi "Engagement et proximité", conduit par Jacqueline Gourault et dont il vante la capacité à donner aux maires de "nouveaux outils pour faciliter leur vie".
 

Cri du coeur ou appel du pied ?

De nombreuses mesures phares de la loi collent d'ailleurs point par point avec les arguments développés dans le texte. C'est le cas par exemple du "droit à la formation", vanté dans la tribune et deuxième "mesure-phare" du projet de loi. Au total, la moitié du texte est en réalité dédié à la promotion de cette nouvelle loi. Présentée le 17 juillet, elle a bénéficié d'une procédure accélérée et n'aura donc droit qu'à une seule lecture par chambre. C'est peut-être une coïncidence, mais le texte doit justement être présenté au Sénat à l'automne.

"Le message de la tribune c'est de dire aux maires : 'il y a une centaine de parlementaires qui comprennent ce que vous vivez'", avance de son côté François Jolivet, niant toute manoeuvre politicienne. Lors de sa dernière visite dans l'Indre, sur les terres du député, Emmanuel Macron avait de nouveau été interpellé sur les avancées dans les territoires ruraux, qu'il a souvent été accusé de mépriser.

Une chose est sûre, le texte va plus loin qu'un simple "cri du coeur" adressé aux maires.
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