Dans l'Indre, une éleveuse de chèvres lance un appel au secours. Installée depuis peu, elle ne peut plus honorer ses dettes et fait appel à la générosité grâce à une cagnotte en ligne.
"Quand c'est blanc comme ça, c'est que les bactéries ont investi le foin. C'est mortel pour les chèvres." Delphine Serreau est dépitée : au mois de septembre, elle a reçu 30 tonnes de foin de luzerne, payées d'avance et désormais totalement inutilisable. Cette éleveuse de chèvre de Néons-sur-Creuse, dans l'Indre, se retrouve désormais dans une situation inextricable.
"Lorsqu'il est arrivé, le foin était vert", explique l'éleveuse, "mais lorsqu'il prend l'eau, il s'échauffe avec les bactéries, et ça finit par pourrir". Ne voulant pas risquer de perdre son fournisseur, Delphine Serreau s'est refusée à compenser par des céréales. Ces dernières étaient par ailleurs trop chères et déconseillées dans le cahier des charges d'un élevage en bio sur l'appellation Sainte-Maure-de-Touraine et Pouligny-Saint-Pierre. Elle utilise à présent ses derniers stocks d'aliment sain.
Une cagnotte en ligne
La conséquence est immédiate : ses 80 chèvres ne produisent plus assez de lait. En deux mois, le volume a chuté de 75%. "En théorie elle font 4,5 litre de lait", explique l'éleveuse. Elles sont maintenant "à 2,5 litres par jour, je ne les traie qu'une fois !" Elle ne peut déjà plus payer les crédits des investissements réalisés sur la ferme. Pour tenir le coup, Delphine Serreau vient de lancer une cagnotte en ligne sur Leetchi.
J'ai 3000 euros de prêt à payer chaque mois. Je ne peux même pas produire mon fromage et en plus de ça j'ai l'électricité, les assurances à payer [...] je n'ai plus qu'une solution, c'est la générosité et la solidarité des gens. Sinon ma ferme coule, et mes chèvres partiront à l'abattoir.
Delphine Serreau, éleveuse de chèvres
L'éleveuse ne baisse pas les bras mais le temps presse : la banque lui donne un ultimatum jusqu'au 31 décembre.