Dès 16h48, aujourd'hui, et jusqu’à la fin de l’année, les femmes travailleront "gratuitement". Alors que l’écart salarial entre hommes et femmes reste préoccupant, la région Centre-Val-de-Loire se distingue par des inégalités moins marquées que le reste de la France métropolitaine hors Île-de-France.
Ce 8 novembre marque une date symbolique, mais amère, dans la lutte pour l’égalité salariale. À partir de 16h48 ce jour-là, les femmes, travailleront gratuitement jusqu’à la fin de l’année, d’après la lettre d’information féministe Les Glorieuses, reprise par franceinfo. Chaque année, Les Glorieuses publient un rapport sur les inégalités salariales.
Pour l'année 2024, elles se penchent sur les politiques publiques étrangères ayant permis de réduire drastiquement ces écarts. En France, l’écart salarial moyen entre les sexes reste de 13,9 % à temps de travail équivalent, a annoncé l’organisation féministe sur une base des chiffres de l’Insee en 2022. À travail égal et expérience égale, cet écart est de 4 %. Cependant, la réalité sur le terrain est bien plus complexe, notamment en raison de la prévalence du temps partiel chez les femmes. Elles occupent plus de trois emplois à temps partiel sur quatre dans la région Centre-Val-de-Loire. En 2021, plus d’une femme en emploi sur cinq (21 %) travaille à temps partiel, contre 6 % des hommes.
Des inégalités moins marquées en région Centre-Val-de-Loire
En Centre-Val-de-Loire, la situation est un peu plus favorable que dans le reste de la France. En 2022, la région affichait le revenu salarial net médian des femmes dans le secteur privé le plus élevé de France métropolitaire hors Île-de-France, avec 1 657 € mensuels, selon l’Insee.
Toutefois, comme dans le reste du pays, l’écart entre les salaires des hommes et des femmes reste notable : les hommes touchent en moyenne 1 935 € par mois en Centre-val-de-Loire, soit 14,4 % de plus contre 16 % en France métropolitaire hors Île-de-France. À temps de travail équivalent, cet écart se réduit à 10 % en région Centre-Val-de-Loire, contre 10,9 en France métropolitaire hors Île-de-France.
Samuel Balmand, chef du service des études et de la diffusion à l’Insee Centre-Val-de-Loire, explique que les inégalités sont moins marquées dans la région en raison de la structure sectorielle locale.
La région étant plus industrielle, les femmes y trouvent plus de postes dans l’industrie, où les rémunérations sont globalement plus élevées que dans les secteurs tertiaires, où elles sont généralement plus nombreuses.
Samuel Balmand, chef du service des études et de la diffusion à l’Insee Centre-Val-de-Loire
Des pistes de réflexion pour réduire les inégalités
Des pistes de réflexion sont proposées par l’organisation féministe Les Glorieuses pour lutter contre ces inégalités. Parmi celles-ci, on trouve la mise en place de congés parentaux équivalents pour les deux parents, comme en Suède, ou l’instauration de l’égalité salariale comme norme ISO, à l’instar de l’Islande. D’autres propositions incluent l’augmentation des salaires dans les secteurs à prédominance féminine, comme en Nouvelle-Zélande, ou encore la promotion du travail flexible, un modèle adopté avec succès en Espagne.